Selon l’OMS, une personne sur quatre, soit 2,5 milliard de personnes pourraient souffrir de troubles auditifs d’ici à 2050. Image : Getty

La prévention des risques auditifs fait parti des programmes de l’éducation musicale au collège. Conçue pour sensibiliser les élèves aux effets néfastes d’une exposition prolongée à des niveaux sonores élevés, notamment lors de l’écoute au casque, cette démarche vise à développer chez les adolescents une écoute autonome, critique et protectrice. Inscrite dans les programmes officiels du cycle 4, cette prévention accompagne les élèves dans la découverte de la musique tout en les alertant sur les enjeux sanitaires liés à leur audition.

Une urgence de santé publique

Selon l’OMS, une personne sur quatre, soit 2,5 milliard de personnes pourraient souffrir de troubles auditifs d’ici à 2050. Les adolescents sont particulièrement exposés : écoute prolongée au casque, recherche de sensations fortes via des sons puissants, méconnaissance des seuils de danger. Pourtant, seuls 24 % d’entre eux déclarent avoir déjà fait tester leur audition à l’école. Face à ce constat, des outils simples existent, comme l’application gratuite Höra, développée par la Fondation Pour l’Audition, qui permet de repérer les premiers signes de troubles auditifs grâce à un test rapide.

Les collégiens sont de grands consommateurs de musique, souvent au détriment de leur santé auditive. Selon une étude du CidB, réalisée avec le RIF, Bruitparif et l’ARS Île-de-France, 17 % des élèves déclarent s’endormir régulièrement avec un casque ou des écouteurs sur les oreilles , une habitude qui devient plus fréquente lorsqu’ils grandissent. Pourtant, seuls 20 % d’entre eux programment l’arrêt automatique du son avant de dormir. Plus largement, 88 % des collégiens écoutent de la musique chaque jour, souvent plus d’une heure, et dans certains cas jusqu’à quatre heures. La moitié fréquente régulièrement des concerts ou festivals, où l’exposition au bruit est intense. Résultat : 30 % disent avoir déjà ressenti de la fatigue auditive, et 20 % rapportent une perte auditive temporaire après un événement musical.

Des ressources pour agir en classe

Des fiches pédagogiques proposées par la plateforme Éduscol ou encore un escape game imaginé par l’académie de Versailles permettent aux enseignants d’aborder ces enjeux de manière ludique et interactive. Par des projets transversaux (chant choral, spectacles, partenariats culturels), les élèves développent à la fois leur culture musicale et leur responsabilité auditive. Un double apprentissage, artistique et sanitaire essentiel.