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Article publié le 1er décembre 2022, mis à jour le 5 décembre

Si l’hiver est très froid et que la consommation d’énergie ne baisse pas suffisamment, le gouvernement envisage de faire des coupures d’électricité ciblées afin d’éviter à tout prix le black-out. 60 % des Français pourraient être concernés. Elisabeth Borne, première ministre, a en effet annoncé préparer une circulaire pour les préfets en vue de cette éventualité. France Info indiquait mi-novembre que si ces coupures devaient avoir lieu, les écoles pourraient être concernées. Elles seraient fermées le matin. Ce jeudi 1er décembre, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a confirmé que les cours du matin n’auraient effectivement pas lieu dans les écoles concernées par le délestage.

Des « fiches » envoyée dans les écoles

« La rentrée des élèves le jour concerné se fera en début d’après-midi, avec sans doute un repas qui sera néanmoins prévu pour les élèves qui sont à la cantine », a-t-il expliqué lors d’un déplacement. Les parents seront prévenus avant. « Des fiches seront envoyées également dans les écoles, pour être prêts », a ajouté le ministre.

Des annonces qui ont vivement fait réagir les syndicats et les parents. Dans une interview accordée jeudi à Libération, Magalie Icher, présidente de la FCPE, estime que « transparaît de cette décision l’idée que les écoles ne sont pas importantes pour » le gouvernement. « Comment les parents vont pouvoir le matin ne pas emmener leurs enfants à l’école alors qu’ils doivent aller travailler ? » s’interroge-t-elle notamment. « Sans électricité, les enfants ne pourront pas non plus travailler de chez eux. Il n’y aura pas de distanciel possible », déplore-t-elle. Sur BFMtv, Samir Alioua, administrateur national, demande que « les établissements scolaires soient priorisés et ne fassent pas l’objet de coupures électriques ». La PEEP souligne de son côté dans un communiqué que « la sobriété énergétique ne peut se faire au détriment de la santé et de l’avenir des élèves ».

« Pourquoi l’éducation n’est-elle tout simplement pas considérée comme prioritaire ? »

L’inquiétude se ressent aussi du côté des syndicats. « On a l’impression de revivre l’improvisation et les bricolages qu’on avait connus avec la gestion du Covid. Les informations arrivent sans avoir été travaillées et soulèvent plein de questions » déplore dans L’Obs Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. De son côté, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU se demande « pourquoi l’éducation n’est-elle tout simplement pas considérée comme prioritaire ? ». Elle explique avoir « alerté le ministère dès le mois d’août sur ces risques de haute tension sans jamais avoir de réponse ».

Pourquoi de telles mesures ? Comme l’explique Thomas Veyrenc, directeur exécutif en charge du pôle stratégie, prospective et évaluation de RTE, sur France Info, c’est le résultat d' »un problème de gaz en Europe, d’un problème de nucléaire en France et d’une sécheresse qui a fait que nos barrages hydrauliques étaient assez peu remplis ».

En cas de coupure d’électricité avérée, les usagers sont avertis : on lit ainsi sur le site gouvernemental Vie Publique, que le délestage est annoncé trois jours avant par RTE et le ministère de la transition écologique, confirmé la veille, et que le jour J, il y a envoi d’alertes EcoWatt par texto ou sur l’appli.