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Article publié le 17 septembre, mis à jour le 7 octobre

La rentrée 2020 est particulièrement difficile pour les médecins de l’Education nationale, trop peu nombreux et sur-sollicités. Dans un communiqué publié le 16 septembre dernier, le SNMSU-Unsa, syndicat de médecins scolaires, tirait la sonnette d’alarme.

Les médecins « n’arrivent plus à répondre à la demande »

« Les élèves suspects ou cas confirmés de COVID-19 sont légions, la gestion des enquêtes cas contacts avec transmission des informations aux ARS est très chronophage », souligne le syndicat. « Dans les départements très déficitaires en médecins et à forte circulation virale, les médecins de l’éducation nationale déjà surchargés n’arrivent plus eux non plus à répondre à la demande », déplore-t-il.

De plus, le SNMSU dévoile l’existence d’une lettre, envoyée par le ministre aux recteurs, qui « leur donne la possibilité de mobiliser tous les médecins de l’éducation nationale pour des astreintes de week-end ».

Le ministère « a mal préparé cette rentrée »

Pour le syndicat, « force est de constater que le ministère de l’éducation nationale a mal préparé cette rentrée sur le plan sanitaire et n’a pas tiré d’enseignement de la première vague ». Il pointe notamment du doigt un « protocole sanitaire minimaliste ».

« Non, M. le Ministre, les médecins de l’éducation nationale ne se substitueront pas à l’autorité sanitaire ARS, notamment pour des astreintes de week-end » affirme le SNMSU. Il « demande une nouvelle fois une véritable politique d’attractivité, autre que le silence et de vagues promesses ».

En effet, le syndicat s’alarme depuis plusieurs années de la baisse inquiétante des effectifs de médecins de l’Education nationale. L’Académie nationale de médecine estimait ainsi leur nombre à 1 400 en 2006 contre 1 000 en 2016. Selon le SNMSU-Unsa, ils sont aujourd’hui « moins de 800 pour 12,5 millions d’élèves ».  

« On est en train d’assister à la fin d’un corps »

Un article publié aujourd’hui, mercredi 7 octobre, par France Info, revient sur le grave problème du manque d’effectifs : l’article indique ainsi que « les médecins scolaires ont en moyenne 58 ans », et pour Claudine Néamausat, secrétaire générale de SNMSU-Unsa, « on est vraiment en train d’assister à la fin d’un corps ».

Quelles sont les raisons d’une telle désaffection pour le métier ? « Parce que les médecins qui sortent des études n’acceptent pas de renter dans notre profession. C’est vraiment très mal payé par rapport aux autres médecins de la fonction publique et par rapport aux médecins en général » explique Claudine Néamausat.

Les médecins scolaires sont en effet payés entre 2 160 et 3 711 euros brut/mois et cela après 9 ans d’étude, plus un concours de la Fonction Publique.