
A l’heure du déconfinement, la reprise de l’école s’effectue progressivement sur tout le territoire. Le ministère de l’Education nationale estime que près de 22% des enfants ont repris le chemin de l’école mardi 12 mai.
Mais qu’en est-il dans les quartiers populaires? Dans le nord de Marseille, près de 30.000 élèves fréquentent des écoles classées réseau d’éducation prioritaire (REP). Et à peine 909 écoliers ont retrouvé ce mardi leurs salles de classe, selon des données relayées par 20 Minutes. Il y a « moins de 500 enfants sur 20.000 scolarisés » affirme Sandrine d’Angio, maire des 13e et 14e arrondissements.
Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avait pourtant annoncé que la reprise des écoles s’adressait avant tout à des « publics prioritaires » dont les élèves décrocheurs et notamment ceux issus des quartiers défavorisés.
Manque de confiance sur la situation sanitaire
Jean-Michel Blanquer avait aussi expliqué que la reprise se ferait sur la base du volontariat. Ainsi, ce sont les parents qui décident s’ils veulent que leurs enfants retournent à l’école. Résultat, dans les quartiers populaires de Marseille, les familles ont peur de renvoyer leurs enfants à l’école, par crainte d’attraper le virus. « L’épidémie a circulé dans le quartier. Des gens sont morts. Ça crée des inquiétudes légitimes » déplore Sébastien Fournier, responsable du SNUipp-FSU des Bouches-du-Rhône, à 20 Minutes.
« Les gens ont peur et comment ne pas les comprendre? Mes propres enfants resteront à la maison« , renchérit à La Provence un directeur du centre social de La Castellane, dans le 13e arrondissement marseillais.
Et certains enseignants ont essayé de maintenir le lien avec les élèves, en vain. « Ils ont démultiplié leurs efforts pour les rattraper, la majorité des familles ont aussi fait ce qu’elles ont pu, mais certaines n’ont jamais pu être jointes » indique un directeur d’une école de La Castellane. « Dans les établissements relevant de l’éducation prioritaire, 60 % des élèves sont dans la nature » relève aussi Laurent Tramoni, secrétaire académique du Snes-FSU,
Insécurité alimentaire
La crise sanitaire liée au Covid-19 a aussi vu la cantine scolaire fermer ses portes. Et pour les familles populaires, c’est un gros problème. « Je n’avais que le repas du soir à fournir aux filles. Aujourd’hui, c’est plusieurs fois par jour. C’est la galère sans cantine. » explique une maman de 33 ans au Monde.
Dans le 14ème arrondissement de Marseille, la précarité alimentaire est très développée. Les familles défavorisées s’y approvisionnent grâce à l’aide alimentaire distribuée dans un ancien McDonald’s.
« On a nourri 45 000 personnes, le coronavirus a mis à poil la société française » indique le superviseur des livraisons, à La Provence. Plus de cantine scolaire mais aussi plus de travail à cause de l’épidémie, les familles ne pouvaient plus se nourrir. Ces familles doivent continuer à compter sur ces initiatives, tant que les cantines scolaires sont à l’arrêt et que les conditions sanitaires ne s’améliorent pas.
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