
Échouer au bac et ne pas être en mesure de le repasser. Depuis la fin des épreuves du baccalauréat en juillet dernier, plus de 200 élèves en France -dont une dizaine en Seine-Saint-Denis- qui n’ont pas obtenu leur baccalauréat à la session 2019 restent sans affectation, « sans aucune possibilité de réinscription dans un lycée » selon un communiqué de la fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) du 93.
Selon un décret du 26 octobre 2015 du code de l’éducation relatif à « la préparation aux examens des lycées et à la délivrance du baccalauréat » le lycéen a droit au redoublement dans son établissement d’origine ainsi que le droit de conserver ses notes égales et supérieures à 10/20 afin de sécuriser « le parcours des élèves vers la certification » et de préserver « toutes leurs chances quant à la poursuite d’études« . Le redoublement est donc un droit. Or, pour certains lycéens, ce n’est pas visiblement le cas.
Inquiétudes
Au sein de la FCPE 93, des inquiétudes s’installent. « Lorsqu’un élève rate le bac pour la première fois, il doit être inscrit dans son lycée d’origine » tempète Anne Pieter, co-présidente de l’association des parents d’élèves en Seine-Saint-Denis. « Lorsqu’on a fait remonter les listes nominatives au rectorat » poursuit-elle, « ces élèves ont été inscrits dans un dispositif intitulé MOREA qui est géré par la mission locale pour le décrochage scolaire« . Problème, le module de repréparation à l’examen par alternance (MOREA) s’adresse « à des jeunes qui ont échoué deux fois au bac et qui souhaitent s’y présenter de nouveau » lit-on sur le site de l’académie de Créteil. Et, de surcroît, le module est un dispositif pour les décrocheurs scolaires, ce qui n’est pas le cas de ces élèves selon la co-présidente.
Autre problème souligné par la co-présidente de la FCPE, la structure de la mission de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS). « Avec ce dispositif, les élèves ne sont pas réinscrits dans de vraies classes, ils ont quelques heures de cours par ci par-là, sur la base du volontariat d’enseignants qui sont ensuite rémunérés en heures supplémentaires » affirme Anne Pieter. Conclusion : ce dispositif qui prévient le décrochage scolaire et facilite l’accès au diplôme ne semble pas être la solution adéquate pour ces élèves.
Les redoublants sont à inscrire « tout aussi légitimement » que les élèves de première
Dès les résultats du baccalauréat connus, le nombres d’élèves à réinscrire en lycée sur l’ensemble du département est immédiatement connu. Anne Pieter atteste que les redoublants sont à inscrire « tout aussi légitimement » que les élèves de première qui passent en terminale et doivent donc s’ajouter naturellement aux effectifs de classes dès la fin des oraux de rattrapage de juillet. « Si vous avez 100 élèves qui montent de première vers la terminale, on ouvre des classes pour les 100 élèves de première mais on ne va leur dire ‘tiens j’ai de quoi faire que 50 places et à 50 autres je vais leur offrir un dispositif par correspondance’ ! » martèle la co-présidente.
La FCPE a ainsi rédigé un recours dans lequel elle demande l’affectation de ces jeunes « d’ici la fin décembre » d’après le communiqué. Selon la co-présidente, le recours ne se fait pas auprès du ministère de l’Education nationale mais « auprès du DASEN et éventuellement jusqu’au rectorat » de l’académie de Créteil. A ce jour, aucun retour, si ce n’est les affectations MOREA.
Avec la réforme du bac, redoubler s’annonce compliqué
Si les lycéens redoublants actuels n’ont pas réussi à être affectés, cela s’annonce plus épineux encore à partir de la rentrée 2020. En effet, les terminales qui passent le bac cette année sont les derniers à le passer avec les filières classiques L, ES, S. « L’année prochaine, on sera dans système organisé en spécialité avec des programmes qui n’ont rien à voir » indique Anne Pieter, avant de conclure « Rien n’a été précisé par les autorités académiques ni par le ministère sur comment seront gérés les redoublants. Si vous avez des frères et sœurs qui passent le bac je leur conseille de ne pas le rater! »
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