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Un objectif : lutter contre les violences sexistes à l’école et éduquer à l’égalité hommes-femmes. Lundi 25 novembre, le Premier ministre Edouard Philippe, en compagnie de Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat en charge de l’égalité femmes-hommes, a présenté les résultats du « Grenelle contre les violences conjugales ».

Parmi les mesures annoncées, une formation obligatoire pour les enseignants sur l’égalité entre les filles et les garçons. « Nous allons proposer aux enseignants une formation qui sera désormais obligatoire durant leurs études » a indiqué le Premier ministre, avant de poursuivre : « il faut quand même enseigner des principes, des façons d’exprimer, des façons de détecter ou de répondre [aux violences] : cela fait partie d’un cursus de formation des enseignants et nous allons développer ce cursus de formation, car nous pensons que c’est utile et précieux ». 

Les enseignants sont partagés

Même si la mesure a bien été accueillie par les enseignants, des problématiques sur la faisabilité émergent. Un professeur d’histoire-géographie interrogé par Franceinfo affirme que « l’idée est bonne, juste et pertinente mais les moyens risquent de ne pas être à la hauteur » avant d’ajouter que c’est « encore une mission que l’on ajoute aux nombreuses missions des enseignants ». Une professeure de philosophie renchérit en se demandant si « cela va se réduire à une vidéo ou à une demi-journée de formation. » Cette dernière craint que la mesure ne suffise pas à faire évoluer les mentalités, et qu’il s’agisse « d’une opération de com’ » suite à la marche #NousToutes  du 23 novembre dernier contre les violences conjugales.

A contrario, une enseignante du premier degré a pu bénéficier d’une formation sur ces questions d’égalité. « Cela m’a donné des clés pour aborder ces sujets avec les élèves, savoir trouver les bons mots, avoir le bon discours », raconte-t-elle. C’est une thématique qu’elle a pu traiter avec ses élèves : « On avait une affiche d’une artiste qui disait que les petits garçons peuvent pleurer. On a aussi parlé du 8 mars ou des stéréotypes véhiculés dans les Disney ou les catalogues de Noël« . Pour cette enseignante du primaire, l’annonce d’Edouard Philippe est une bonne mesure qui va faire évoluer les mentalités.

Mais du côté des syndicats, la déception est de mise. Brendan Chabannes, co-secrétaire du syndicat SUD Education martèle au JDD : « Ce n’est vraiment pas grand chose, cette formation existe déjà et la plupart des enseignants l’ont déjà faite. Cette formation n’est, en revanche, toujours pas accessible aux accompagnants d’enfants en situation de handicap ou aux membres de notre hiérarchie par exemple. » Le secrétaire explique qu’au sein même de l’Education nationale, des agressions sexistes peuvent survenir : « Nous demandons déjà le respect de la circulaire relative sur les violences sexuelles au travail qui est censée protéger les victimes, leur donner la parole et ne pas les déplacer, comme c’est souvent le cas chez nous« .