enseignant lycée

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Les heures de cours non assurées se multiplient depuis la rentrée scolaire et notamment en Ile-de-France. Un problème déjà récurrent l’an dernier, qui pousse des parents d’un collège de Saint-Denis à attaquer l’Etat en justice pour « rupture d’égalité du service public ». Au total, dix-neuf familles de neuf classes différentes ont annoncé vouloir déposer un recours devant le tribunal administratif.  « Nous allons porter plainte collectivement avec l’appui de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) pour le préjudice que subissent nos enfants faute de remplacements de professeurs », indique Catherine Denis, mère de famille et représentante FCPE du collège Fabien à Saint-Denis.

En moyenne, 178 heures de cours (soit 17%) n’ont pas pu être assurées pour leurs enfants au cours de l’année 2018-2019. « L’année dernière, mon fils en sixième a eu 188 heures de cours non assurées », explique Catherine.

« Les collégiens de Seine-Saint-Denis perdent chaque année 100-150 heures de cours », dénonce Alixe Rivière, co-présidente de la FCPE 93, qui a récemment publié un communiqué de presse intitulé « où sont les profs ? ».

D’autres départements touchés

En raison du non-remplacement des profs absents, les familles demandent une « indemnisation symbolique » de 12 euros par heure non effectuée. Soit l’équivalent de 2 000 euros environ par famille.

En Seine-et-Marne ou encore à Paris, des parents envisagent aussi de s’engager dans cette voie juridique. D’après la FCPE départementale de Seine-et-Marne, au moins 14 établissements du secondaire ont été touchés par l’absentéisme des profs depuis septembre. A Pontault-Combault, deux pétitions sont lancées dans un collège où des élèves sont privés de technologie et de SVT. A Chelles, par exemple, des classes de seconde et de première ayant pris l’option SVT, n’ont toujours pas eu cours dans cette matière », déplore Stéphanie Durel de la FCPE 77.

Dans un établissement parisien, également, « du fait d’un congé paternité, plusieurs classes n’auront pas cours de physique pendant deux semaines en octobre. Pour l’heure, il n’y a pas de remplaçant alors que c’est une absence prévisible », regrette un père de famille.

L’Etat déjà condamné à verser 96 euros

En juillet 2017, l’État avait été condamné à indemniser une famille dont l’enfant, scolarisé dans un collège des Hauts-de-Seine, avait été privé de 96 heures de cours. Les parents du collégien à l’origine de cette démarche ont reçu 96 euros, soit un euro par heure de cours non assurée.