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Proposer une exposition sur l’amour dans un musée scientifique peut sembler contradictoire. Pourtant, l’amour est l’un des plus anciens objets d’étude des sociologues ! C’est donc aux multiples aspects de ce sentiment que la Palais de la Découverte de Paris consacre sa nouvelle exposition temporaire, De l’amour, ainsi nommée en référence à l’œuvre de Stendhal.

Regards artistiques ou scientifiques

Réalisée en partenariat avec le Centre interfacultaire en sciences affectives de l’Université de Genève, l’exposition croise les regards de biologistes, de psychologues, de sociologues, de neuroscientifiques, ou encore d’artistes, sur les différentes formes d’attachement entre les Hommes. Le sentiment amoureux n’est en effet pas le seul sujet de l’exposition : on y traite aussi de l’amour familial, de l’amour de l’humanité, ou bien de la sexualité.

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A l’entrée de l’exposition, la Galerie des attachements explore différentes œuvres et références culturelles sur l’amour. La littérature et la poésie y sont particulièrement mises à l’honneur : les citations, extraits d’œuvres et de poèmes, recouvrent les murs. Plusieurs alcôves permettent aux visiteurs d’écouter des contes chinois, sioux, ou encore vietnamiens, de regarder une chorégraphie dansée sur la rencontre des corps, ou de se plonger dans une sélection de romans d’amour : Roméo et Juliette, Dom Juan, Anna Karénine… Ils peuvent également admirer, au début de la Galerie, une œuvre de Matthieu Lemarié entièrement constituée de doudous, symbolisant l’attachement de l’enfant à celui-ci.

La Galerie des sciences, quant à elle, apporte de nombreux éclairages scientifiques sur la question de l’amour. On y découvre ainsi les multiples mécanismes biologiques qui entrent en jeu lorsque l’on tombe amoureux. Et contrairement à l’image d’Epinal, c’est le cerveau qui en est l’organe principal et non le cœur ! Un

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film permet ainsi d’observer les différentes zones du cerveau qui s’activent en cas de coup de foudre, ou de rupture. Dans ce dernier cas, l’une de réactions est comparable à ce qui se passe dans le cerveau d’un drogué en période de manque !

Un dispositif pédagogique pour les enseignants

Accessible à partir de la 4e, même si l’accès n’est pas interdit aux jeunes enfants, l’exposition a également une vocation pédagogique.

« Il y a des liens très forts avec les programmes scolaires, notamment en ce qui concerne la santé sexuelle, la connaissance de son corps, ou encore le respect de toutes les orientations sexuelles », explique ainsi Astrid Aron, co-commissaire de l’exposition.

Les enseignants de biologie y trouveront évidemment de l’intérêt, mais « ce que l’on espère également, c’est que des professeurs de littérature et de philosophie travaillent sur l’exposition de façon transdisciplinaire avec leurs collègues », souligne Astrid Aron.

Un dossier pédagogique est en préparation, à paraître la semaine prochaine sur le site. Un parcours pédagogique à distribuer aux élèves sera aussi proposé. Des ateliers autour des émotions, du cerveau, ou encore des hormones seront également ouverts aux groupes scolaires, à partir du 5 novembre prochain.

Exposition De l’amour, jusqu’au 30 août 2020
Palais de la Découverte
Avenue Franklin Delano Roosevelt, 75008 Paris