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Après la grève de la surveillance le premier jour des épreuves du baccalauréat 2019, certains professeurs souhaitent poursuivre la grève, en bloquant la correction des copies. En effet, des enseignants des académies de Créteil, de Dijon ou encore de Versailles ont voté pour « une rétention des notes », pour protester contre la réforme du lycée et du baccalauréat et négocier de nouveau avec le ministère de l’Education nationale.

La secrétaire générale et porte-parole du Snes-FSU, Frédérique Rolet, a dévoilé ce matin sur Franceinfo les chiffres des copies retenues par les correcteurs : « Les chiffres varient un peu mais c’est autour de 110 000 copies sur à peu près 4 millions« .

Les enseignants ont jusqu’à aujourd’hui midi pour envoyer les notes des candidats. Cependant, certains prévoient de « prendre leur temps » et ainsi retarder l’annonce des résultats du bac vendredi 5 juillet prochain.

« Le ministre doit donner un signal. Cela fait des mois qu’on lui dit qu’on est prêts à discuter. Il y a des ajustements de la réforme qui peuvent être faits. On peut discuter d’une réforme qui soit plus proche de ce que demandent les collègues » précise la secrétaire générale du Snes-FSU. Sur sa page Facebook, le syndicat affirme également qu’à ce jour, le ministre « n’a répondu à aucune des demandes d’audience effectuées dans le cadre de la mobilisation« .

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Des sanctions pour les retardataires

De son côté, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, se veut rassurant et explique que « chacun aura ses résultats en temps et en heure, [que] personne ne doit prendre la responsabilité d’empêcher le bon fonctionnement du service public », avant d’ajouter : « J’avais dit que le baccalauréat se passerait de façon normale, et il s’est passé de façon normale. On a le droit d’avoir des points de vue différents sur des réformes, mais on n’a pas le droit d’avoir des élèves pris en otage ».

Il a également affirmé que si les jurys n’avaient pas accès aux copies jeudi 4 juillet, veille des résultats du bac, les enseignants réticents auraient des « sanctions graves ». Selon Le Monde, ces sanctions « pourraient représenter jusqu’à quinze jours sans salaire, dans certains cas« .

Mercredi 3 juillet, Jean-Michel Blanquer a reconnu sur RMC, que tous les candidats n’auraient « peut-être pas » les résultats des épreuves vendredi 5 juillet, à cause de la grève des professeurs. « Au moment où je vous parle, il y a un petit risque, je ne peux pas le cacher » avoue le ministre, avant d’ajouter : « Il y a quelques petites minorités de professeurs, très petites, autour de 2,5% qui menacent de ne pas donner les copies à temps, donc on est très attentifs à ce point ». Les élèves des académies de Versailles et de Créteil sont les plus concernés.

Article publié le 2 juillet à 11h02, mis à jour le 3 juillet à 12h28