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L’enquête Talis (Teaching And Learning International Survey) est réalisée tous les 5 ans par l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). Elle a pour objectif de donner une comparaison des systèmes éducatifs au niveau international en donnant la parole aux enseignants et aux chefs d’établissement. En France, cette enquête est menée sous l’égide de la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance).

Le ministère de l’Education nationale vient de publier les premiers résultats de l’enquête Talis 2018 dans deux notes d’information : une sur les enseignants et directeurs d’école de l’enseignement primaire  « Pratiques de classe, sentiment d’efficacité personnelle et besoins de formation : une photographie inédite du métier de professeur des écoles début 2018 » et une sur les enseignants et chefs d’établissement du second degré  « La formation continue, un levier face à la baisse du sentiment d’efficacité personnelle des enseignants au collège ? »

Globalement, il ressort de cette enquête que « 92 % des professeurs français citent comme motivation majeure [à l’exercice de leur métier] la possibilité d’avoir une influence sur le développement des élèves ». A côté de ce chiffre positif, il faut également noter que « neuf professeurs sur dix déclarent aimer travailler dans leur collège« .

7% des enseignants français jugent leur métier valorisé dans la société

Mais il y a beaucoup de résultats qui posent question : ainsi, « les enseignants français restent peu nombreux (7 % contre 18 % pour la moyenne européenne, 29 % en Angleterre et 45 %
en Australie) à considérer que leur profession est valorisée dans la société« .

Par ailleurs, les chefs d’établissement français signalent plus fréquemment des cas d’intimidation, de harcèlement ou d’agression verbale entre les élèves. Ils sont deux fois supérieurs à ceux observés dans les autres pays de l’OCDE (27 % pour la France, contre 14 % pour les moyennes OCDE et UE).

Au niveau de la formation initiale des enseignants, les chiffres sont également révélateurs : seuls 55 % des professeurs estiment avoir été formés à la gestion des comportements des élèves et de la classe au cours de leur formation initiale, ce qui est nettement en dessous de la moyenne de l’OCDE (72 %).

Enfin, seuls 66 % des professeurs français (contre 79 % pour la moyenne OCDE) déclarent avoir bénéficié d’une formation initiale sur les contenus disciplinaires, la pédagogie générale et les pratiques de classe.