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Les élèves de CM2 sont de moins en moins bons en mathématiques. C’est ce que révèle une étude de l’agence du ministère de l’Education nationale, la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp). L’enquête, qui a débuté en 1987, met en évidence la baisse de performances des écoliers de CM2; avec des résultats à quatre temps de mesure : 1987, 1999, 2007 et 2017.
En 1987, l’enquête, intitulée « Lire, écrire, compter » a évalué les performances sur un échantillon d’élèves à la fin de la classe de CM2 en « lecture, orthographe et calcul ». La Depp explique avoir reproduit les mêmes enquêtes les années suivantes. En effet, entre 1987 et 1999, l’étude montre que les performances des élèves avaient fortement baissé. La baisse des résultats s’est atténuée entre 1999 et 2007. En 2017, le niveau des élèves est de nouveau en baisse, cependant « moins marquée » qu’entre 1987 et 1999, selon l’étude. Cette dernière souligne également que les garçons réussissent mieux que les filles « sur toute la période, mais l’écart de performances se réduit en 2017« .
Les plus grandes lacunes pour les divisions
Si les taux de réussite des additions et soustractions présentent de faibles baisses -respectivement 90% en 1987, 77% en 2007, 69% en 2017 et 83% en 1987, 64% en 2007 et 55% en 2017-, la baisse est plus considérable pour les divisions, qui passe de 74% en 1987 à 37% en 2017. Concernant les problèmes, les taux de réussite moyens étaient de 52% en 1987, 40% en 2007 et ont également baissé à 32 % en 2017.
Mince écart entre les filles et les garçons
La tendance à la baisse est la même chez les filles que chez les garçons comme le montre la figure ci-dessous. Les garçons présentent de meilleures performances que les filles au fil des années. Toutefois, l’écart se resserre de 3 points en 2017. Pour ce qui est du retard scolaire, l’écart se creuse. « La pratique du redoublement a évolué au cours des trente dernières années. Celui-ci a fortement diminué et les maintiens dans un cycle deviennent exception. » indique l’étude.
L’origine sociale des élèves n’a pas d’incidence sur la baisse des résultats
La figure ci-dessous, qui fait le recueil de la profession des parents, permet de comparer les origines sociales des écoliers. En effet, les « inégalités sociales restent du même ordre de grandeur« . L’étude montre que depuis 30 ans, les performances les plus élevées figurent parmi les élèves qui viennent de familles dont la profession et catégorie socioprofessionnelle (PCS) du chef de famille relève des « cadres et professions intellectuelles supérieures« . A l’inverse, les résultats des enfants issus de familles d’ouvriers par exemple, figurent parmi les plus faibles. Mais il est constaté que l’origine sociale des élèves de CM2 n’a aucun impact sur la baisse des résultats puisque ces derniers sont tous en baisse entre 1987 et 2017.
la preuve que les réformes des 25 dernières années sont toutes formidables!!!
Pas grave !! Ils arrêteront les maths après le premier conseil de classe de seconde au lycée…
Je ne vois pas pourquoi on continue de mener des évaluations dans cette discipline en CM2, au collège et même en seconde si c’est pour expliquer qu’elle est une sous-discipline au lycée…
On n’a pas fini de s’enfoncer et de décourager les élèves comme les professeurs…
La réforme de Monsieur Blanquer va finir d’achever les mathématiques… A quoi bon s’inquiéter du niveau des élèves en CM2 ?
Pur constat. Pourquoi ne pas en tirer la conclusion que les réformes menées laissent à désirer ? Ce qui ne signifie pas qu’il faille cesser de réformer. Mais comment se faisait l’enseignement en 1987 (ou avant ?)
Regardant la baisse généralisée de NIVEAU toutes PCS confondues, remarquons qu’un système de moins en moins exigeant se contente de filtrer les performances des élèves au lieu de les FORMER et leur permettre d’accéder à un niveau supérieur.
Sur les inégalités spontanées garçons/filles elles décroissent en maths parce que le type de socialisation qu’implique le système scolaire contemporain correspond davantage aux qualités spontanées des filles; l’écart de performance entre les sexes s’accroit dramatiquement lorsqu’on regarde les langues, le Français, les sciences; les filles bénéficient d’un soutien attentif en maths mais il n’y a aucune remédiation en faveur des garçons dans ces matières-y compris en termes d’investissement (English « engagement ») scolaire.
Nous savons tous d’où vient cette baisse ! Le recrutement d’instituteurs issus de la filière L, sans culture scientifique, presque illetrés en mathématiques, est une catastrophe ! D’ailleurs, cette filière L est un désastre, elle est unijambiste, les élèves la choisissent « parce que c’est facile », pour éviter les filières ES et STMG ; pas de sciences en dehors d’un programme symbolique, parfaitement minimal et digne d’un élève de 6e. Le pire, c’est que ces élèves ne sont même pas de vrais littéraires. Mis à part 20 ou 30% des bacheliers L capables de suivre en droit-sciences-po ou d’atteindre un CAPES littéraire, les autres traînent la savate dans des « facs à chômeurs » dont ils ne sortent que par le précariat ou l’enseignement primaire.
Le niveau minimal des futurs instituteurs devrait être celui du bac S avec un bon niveau d’expression française.
Il faudrait mettre en place des concours de prérecrutement du type « IPES » pour permettre à des bacheliers S de condition modeste de s’engager dans la voie du professorat des écoles. Bien entendu, aucune concession sur l’orthographe et l’expression française.
A ranntoll Un élève de S, s’il est bon en mathématiques et pas allergique à la rédaction, ne tentera sûrement pas le concours du 1er degré ni du second d’ailleurs. Plutôt que d’accuser des étudiants d’aller dans des voies qui leurs sont accessibles, il faudrait revaloriser les rémunérations.Tant que la prolétarisation sera d’actualité, on aura ce
cas de figure. Distinguez la cause première de cause seconde. Une littéraire fâchée.