rapport sur la Fonction publique

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Les CPE, PsyEN et Biatss n’ont pas tardé à réagir au rapport de l’Inspection générale des Finances sur le temps de travail dans la Fonction publique, rendu au gouvernement fin février dernier. Ce rapport stipule notamment que ces professions travaillent moins de 35h par semaine, et bénéficient de réductions injustifiées de leur temps de travail.

Un rapport « de mauvaise foi » pour les PsyEN

Les auteurs du rapport estiment ainsi que, pour les PsyEN, « l’écart entre la durée annuelle de travail effectif déclarée et la durée légale de 1 607 heures, égal à 301 heures par agent génère un nombre d’heures dues à l’administration de plus de 1 950 000 heures chaque année, soit l’équivalent de 1 220 effectifs travaillant 1 593 heures par an ». Des propos qui ont « atterré » les collègues, selon Géraldine Duriez, responsable PsyEN au Snes-FSU, citée par l’AEF. Elle dénonce un rapport « de mauvaise foi ». « Notre charge de travail est déjà élevée, nous nous occupons de plus de 1 000 élèves, avec une charge mentale élevée », affirme-t-elle, déplorant que les auteurs n’aient « fait que lire les décrets pour arriver à leurs calculs, et ne sont pas allés suivre des collègues sur le terrain ».

Les CPE en « colère »

Pour les CPE également, le rapport pointe un écart de 243 heures par an entre les durées de travail théoriques et déclarées, soit « plus de 3 200 000 heures […] dues à l’administration chaque année » compte tenu des effectifs. Cet écart serait notamment dû aux 4 heures par semaine laissées à la responsabilité des agents pour l’organisation de leurs missions, dont la pertinence n’a pas convaincu les auteurs du rapport.

Un rapport qui a provoqué « la colère de la profession », selon Olivier Raluy, secrétaire national responsable des CPE au Snes-FSU. « Nous sommes déjà à 40 heures par semaine, sans compter tout ce qui peut s’ajouter : les conseils de classe, les conseils d’administration, de discipline… Nous avons des journées à rallonge », déplore-t-il, dénonçant un rapport qui « ment sur le quotidien des CPE et montre une méconnaissance totale ». Quant à David Collilieux, responsable CPE au SE-Unsa, il s’insurge contre la remise en question des 4 heures hebdomadaires par l’IGF. « Nous faisons souvent plus que ces 4 heures hebdomadaires. Nous ne pouvons pas récupérer ces heures ni recevoir une rémunération en heures supplémentaires. En somme, nous faisons des heures supplémentaires que l’on ne récupère pas et on nous dit que l’on en doit », affirme-t-il.

4 jours de congés en moins pour les Biatss ?

Enfin, le rapport s’interroge sur la pertinence de la déduction forfaitaire de 14h accordée aux Biatss de la filière administrative, qui « représente plus de 800 000 heures chaque année ». Il propose également de « comptabiliser les jours de repos générés par la comptabilisation de jours fériés dans le temps de travail effectif » dans les jours de congés des agents, ce qui aurait pour effet de supprimer 4 jours de congés en moyenne sur l’année.

Jean-Marc Bœuf, secrétaire général de l’A&I-Unsa, déplore qu’« on reproche à des salariés d’avoir négocié des accords avec leur patron. Cette suspicion systématique à l’égard des fonctionnaires est insupportable. Le but n’est rien d’autre que de récupérer des emplois sur le dos des fonctionnaires. »