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Avec le projet de loi pour l’école de la confiance adopté en première lecture par l‘Assemblée nationale en février dernier, la réforme défendue par le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a suscité de nombreuses inquiétudes et de la colère de la part des enseignants et des parents d’élèves. En effet, plusieurs grèves et mouvements locaux se sont multipliés ces dernières semaines, notamment en Seine-Saint-Denis, où les établissements sont confrontés à un sérieux manque de moyens humains.
Un appel à manifester a également été lancé par les enseignants et les parents d’élèves ce samedi 30 mars à Paris. Jean-Michel Blanquer a annoncé vouloir « déminer le terrain » dans une interview au Parisien-Aujourd’hui en France, en donnant entre autres une « plus grande force » aux directeurs d’école dans le système scolaire car ils ont « un rôle pivot » pour la vie scolaire. Il indique aussi que les regroupements écoles-collège seront discutés mais pas imposés.
Le projet des établissements des savoirs fondamentaux ne sera pas imposé
Dans son entretien au Parisien, Jean-Michel Blanquer affirme que les établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF), qui sont les structures qui regroupent des écoles et un collège au même endroit, ne seront pas imposés. « Il en existe déjà sous forme d’expérimentations, souvent en milieu rural, mais pas seulement. C’est sur la base de ces expériences, qui aujourd’hui n’ont pas de véritable cadre juridique, que nous proposons cette formule. Il ne s’agit pas de l’imposer, loin s’en faut. Si c’était imposé partout en France, je comprendrais complètement l’émoi, mais cela n’est absolument pas ça » explique t-il.
Le ministre affirme que son projet de loi sera amendé lorsqu’il sera soumis au Sénat le 13 mai prochain. « Je suis tout à fait prêt à le rajouter à l’occasion de la discussion au Sénat si cela permet de rassurer définitivement. Ces établissements ne se feront que s’il y a un consensus local. » conclut-il.
Rappelons au ministre (qui joue mal au Candide…) que le processus de concentration et/ou de regroupement des structures scolaires est engagé depuis plus de 30 années au détriment des petites écoles et petits collèges le plus souvent en milieu rural. La qualité et l’efficacité de l’enseignement dispensé dans ces plus grandes structures n’a jamais été démontré et les enseignant-es et les parents d’élèves ont très souvent peu d’influence pour peser sur des choix de réorganisation surdéterminés par les intérêts économiques de l’Etat et des collectivités concernées. Bref, une véritable démocratie sociale au sein du service public d’éducation reste à construire tandis que la loi Blanquer, même amendée, en bafoue l’idée même…