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Initié en septembre 2017, le dédoublement des classes de CP en REP+ a déjà bénéficié à 60 000 élèves. Les premiers résultats, dévoilés par le ministre de l’Éducation nationale le 23 janvier dernier, sont issus de l’évaluation scientifique menée par la DEPP.

D’après les chiffres dévoilés par le ministre, le dédoublement des CP a permis de baisser « la proportion des élèves en très grande difficulté de 7,8 % en français et de 12,5 % en mathématiques ». Les élèves ont, en fin de CP, « des compétences et des résultats supérieurs aux élèves issus de classes ayant des caractéristiques similaires mais n’ayant pas étudié dans des classes de taille réduite ». Ainsi, au terme de sa première année de mise en oeuvre, sur les 24 000 élèves en très grande difficulté, on compterait « 2 000 élèves de moins en très grande difficulté en français et 3 000 élèves de moins en très grande difficulté en mathématiques ».

Qu’en pensent les enseignants ?

Lorsqu’ils sont interrogés sur les bénéfices liés à la réduction de la taille des classes, 96,5 % des professeurs concernés rapportent une meilleure compréhension des modes de raisonnement des élèves. Ils sont 98,5 % à faire part d’ une meilleure identification des besoins des élèves, et ils sont 82 % à évoquer une meilleure dynamique de la classe. Les professeurs des CP dédoublés en REP+ décrivent « des classes mieux disposées aux apprentissages scolaires » et dans lesquelles « les élèves sont plus attentifs, plus concentrés, plus efficaces dans leur travail, [et] plus motivés ». Par ailleurs, les élèves issus des classes réduites présentent moins de difficultés de comportement, de lecture et d’apprentissage.

L’évaluation de la DEPP fait également état des pratiques pédagogiques des professeurs. En effet, les enseignants des classes dédoublées font « évoluer leurs pratiques pédagogiques » qu’ils rendent « plus actives et davantage orientées vers la différenciation ». Il est cependant intéressant de noter que l’écart observé avec les pratiques des professeurs des classes non dédoublées reste modeste. Même si le dispositif apporte des éléments positifs, le SNUIPP-FSu estime que « la mise en œuvre d’une telle mesure est antinomique avec les suppressions de poste annoncées pour le quinquennat dans la fonction publique ». Les moyens mis en oeuvre au dédoublement des classes de CP sont jugés insuffisants, en particulier au niveau des effectifs nécessaires à l’encadrement de la mesure.

Face à ces résultats jugés « positifs » et « encourageants » par le ministre, ce dernier souhaite apporter « des transformations pédagogiques plus importantes [pour] accompagner le déploiement et l’approfondissement du dispositif dans les années à venir ». Les « CP12 » de Jean-Michel Blanquer devraient à terme bénéficier à 300 000 élèves de CP et de CE1 en REP et REP+, contre 190 000 aujourd’hui.