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Entre échanges de lettres, de courriels, ou de cartes postales, les sites comme SkolinksCorrespondanceScolaire.fr, eTwinning, Klasse @ Klasse, Tele TandemSchoolsOnline, figurent parmi les plus utilisés et les plus sécurisés.

Avant d’entreprendre toute correspondance, de nombreuses questions se posent : où et comment trouver une classe de correspondants scolaires, comment se déroule la prise de contact, que va apporter la correspondance à mes élèves ? Éléments de réponse avec Nicolas Rochas, fondateur de Skolinks.

Pouvez-vous nous présenter Skolinks ?

D’abord, Skolinks a commencé grâce à une correspondance qui est devenue une belle amitié. En 1998, j’ai reçu une lettre d’un correspondant congolais, Landry Lukeba, par le biais de l’International Youth Service (IYS), basée à l’époque en Finlande. Nous avons continué à échanger jusqu’en 2004, date à laquelle nous avons décidé de nous rencontrer. Je suis donc allé au Congo, où j’ai pu rencontrer ce fameux correspondant et apprendre à le connaître pendant un mois. Avant de revenir en France, nous nous sommes dit qu’il fallait créer une association dans le domaine de la scolarité et mener des actions d’ouverture sur le monde. Nous avons donc créé l’association Skolidarité, grâce à laquelle nous mettons en place des projets autour de la scolarité notamment au Congo. Nous voulions rendre ce que l’école et la correspondance nous avaient offert.

Ensuite, nous avons constaté que tous les sites de mises en relation sur internet étaient soit obsolètes, soit payants, ou bien infestés de publicité et au contenu non-approprié. Skolinks est totalement gratuit, sécurisé et il possède deux entrées : une pour les enseignants qui cherchent des classes partenaires, une pour les élèves qui cherchent d’autres jeunes pour correspondre avec eux. Nous misons sur la sécurité et la modération. Pour cela, l’inscription sur Skolinks est obligatoire et les photos font l’objet de vérifications et de modération afin de garantir la sécurité des échanges. Skolinks est aussi développé en anglais et en espagnol afin de faciliter les échanges internationaux. Il ne faut pas, par exemple, qu’il y ait plus d’écoles en France ou francophones, afin d’équilibrer la balance, et que chacun y trouve son compte.

D’après vous, qu’apporte la correspondance scolaire ?

Pour les élèves, cela créé une excitation à travailler en classe sur différents types de projets. Selon les projets on a des fréquences de connexions différentes. Il y a des projets qui nécessitent des échanges toutes les semaines, alors que d’autres ne demandent que trois lettres dans l’année. En ce qui concerne les enseignants, la correspondance leur permet de faire découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux modes de vie, de pratiquer les langues étrangères, et d’aborder l’usage des nouvelles technologies. Certains professeurs souhaitent recevoir des cartes postales du monde entier pour attiser la curiosité des élèves. Skolinks permet aussi de communiquer en visioconférence, ce qui facilite et dynamise les échanges. Pour résumer, la correspondance en groupe permet d’apprendre de façon ludique, de découvrir le monde et d’interagir. Il est important de noter que même si le projet naît en classe, les élèves aiment avoir leur propre correspondant pour échanger des lettres plus intimes dans lesquelles ils vont pouvoir écrire et décrire leur quotidien, leurs rêves, leurs espoirs, plus facilement que s’ils étaient en classe.

Combien de personnes ont été mises en relation grâce à votre site ?

Il est très difficile de chiffrer des échanges. Mais je peux vous dire que Skolinks comptabilise 5 200 inscrits, dont les ¾ sont des enseignants. Nous pouvons dire que le site est très utilisé grâce aux nombres de connexions, d’inscriptions et aux messages envoyés. Au niveau des classes concernées, nous avons beaucoup d’enseignants de classes de primaire avec quelques projets d’échanges de dessins ou de cartes postales.  Il y aussi le projet de Clément aplati qui rencontre un grand succès. Après, j’ai aussi des retours d’expérience, comme ce professeur d’histoire en Nouvelle-Zélande qui cherchait une classe en France pour échanger sur les commémorations de la première guerre mondiale. Un professeur au Tchad qui cherchait un enseignant dans le domaine de la cuisine pour des échanges de recettes. La page « Témoignages » est la preuve de notre réussite. Et les témoignages de jeunes nous prouvent aussi que nous leur apportons quelque chose et ils déclarent que Skolinks est très utile aussi bien pour les découvertes multiculturelles que pour l’apprentissage linguistique. Je reçois aussi des mails de félicitations, de soutien et d’encouragement. Je pense notamment à cette enseignante en Malaisie, qui pour la deuxième année consécutive utilise Skolinks, ce qui lui a permis de nouer des contacts avec des écoles en Allemagne, au Togo, aux États-Unis ou encore au Canada, et de remporter un prix dans son pays.

Les échanges débouchent-ils sur un voyage scolaire ?

Oui, nous avons des classes qui commencent la correspondance scolaire sur Skolinks en prévision d’un voyage scolaire. Cela leur permet de préparer les enfants à la rencontre avec leur correspondant. J’étais justement dans une classe à Saint-Omer qui me faisait un retour de son voyage aux États-Unis, plus précisément dans le Maryland. Il y a d’abord eu l’échange entre enseignants grâce à Skolinks, puis des échanges entres élèves pour finir par la rencontre entre correspondants. Toute cette construction permet de confronter l’imaginaire rêvé et le réel, lorsqu’on découvre enfin son correspondant et qu’on se confronte à son quotidien.