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Le plan contre les violences scolaires devait être dévoilé mi-décembre, à la suite d’agressions violentes, dont une avec arme factice, dans un lycée de Créteil. Repoussé à ce début d’année, ce plan va bientôt être présenté à Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l’Education évoquait déjà en décembre sa volonté d’infliger des amendes aux parents d’élèves violents. Et ce n’est pas la première fois que l’idée de sanctionner financièrement les parents d’élèves est évoquée. En 2011 en effet, la loi Ciotti sur l’absentéisme scolaire permettait aux inspecteurs d’académies de couper les allocations aux familles d’élèves trop souvent absents.

Frapper au porte-monnaie pour responsabiliser les familles

Pour appliquer la sanction, les établissements scolaires devront faire remonter les dossiers de violence à l’inspection académique. C’est à elle qu’il reviendra de réclamer à la Caisse d’allocations familiales (CAF) d’interrompre les versements. Le montant retiré correspondra en réalité aux dommages commis en cas de dégradation. Jean-Michel Blanquer, pour qui existe « une co-responsabilité éducative entre les familles et l’éducation nationale » se veut rassurant. « Le respect d’autrui prend racine d’abord dans la famille et doit être conforté par l’école. Ce n’est pas la même chose si vous avez une mère de famille seule avec quatre enfants et qui n’arrive pas à s’y prendre, là vous n’allez pas lui charger la barque » déclarait ainsi le ministre au micro d’Europe 1.

La FCPE, principale fédération de parents d’élèves, s’inquiète de la mise en place d’une telle mesure dans un communiqué publié aujourd’hui. Son coprésident, Rodrigo Arenas déclarait au Parisien « cette idée, ça revient à transformer des personnels de l’Education nationale en juges chargés de déterminer qui mérite ou non de toucher cet argent. Mais juge, c’est un métier et ils peuvent déjà déchoir des gens de l’autorité parentale donc de leurs allocations. Quand on affirme que chacun peut faire le métier de l’autre, ça devient le café du commerce. »

Reste à savoir si cette mesure sera retenue dans le plan que dévoilera le ministre pour lutter contre les violences à l’école.