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En France, l’effort consacré à l’enseignement est en déclin. Le pays investit de moins en moins et dépense peu pour ses élèves contrairement à d’autres pays de l’OCDE. Analyse croisée des chiffres du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, de l’OCDE, et de l’Observatoire des inégalités.

La dépense intérieure d’éducation (DIE) s’élevait à 155 milliards d’euros en 2017, d’après la Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) qui dépend du ministère de l’Éducation nationale. Cette somme comprend les budgets de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, et représente donc l’investissement du pays en matière d’éducation. Ainsi, sur les 19 pays de l’OCDE dont les données ont été comparées, la France se place 16ème en matière de dépenses d’éducation par élève pour le primaire, 13ème pour le collège, et au 3ème rang pour le lycée. Pour les dépenses éducatives à l’université, le pays se hisse à la 8ème position.

  • Enseignement primaire

Avec une moyenne de 7 400 dollars par élève et par an, la France est en dessous de la moyenne de l’OCDE qui s’élève à 8 700 dollars. Le pays consacre donc 30 à 40% de moins que la Norvège, le Danemark ou le Royaume-Uni, qui eux occupent le haut du classement. C’est dans le premier degré que la dépense moyenne par élève a cependant le plus augmenté en 10 ans.

  • Au collège et au lycée

Là où l’Autriche, en tête du classement, dépense 15 000 dollars par collégien, la France se place juste au-dessus de la moyenne de l’OCDE avec 10 300 dollars. Au lycée, l’État se hisse en troisième position, avec une dépense de 13 400 dollars par lycéen, mais ce montant est bien loin des 15 600 dollars que dépense chaque année la Norvège, à la première place. Au second degré, la DIE (dépense intérieure d’éducation) augmente plus en 2017 que les années précédentes.

  • Dans l’enseignement supérieur

Pour l’enseignement supérieur, le pays, avec 11 300 dollars, est dans la moyenne des dépenses par étudiant, mais reste bien en-dessous des États-Unis (premier avec 26 300 dollars) et du Royaume-Uni (second avec 18 700 dollars). C’est dans l’enseignement supérieur que les dépenses d’éducation ont le plus augmenté en 10 ans.

 

Rapportée en euros, la dépense moyenne pour un élève ou un étudiant est de 8 690 euros. Elle augmente avec le niveau d’enseignement allant de 6 550 euros pour un écolier, 8 710 euros pour un collégien, 11 190 euros pour un lycéen et à 11 670 euros pour un étudiant. De 2010 à 2015, seule la dépense moyenne pour un élève du premier degré a augmenté chaque année. Au second degré, cette moyenne recule. Dans l’enseignement supérieur, les évolutions annuelles sont notables.

 

 

Qui finance ?

Même si la part du PIB français consacré aux dépenses d’éducation est supérieure à la moyenne de l’OCDE, il n’empêche qu’un constat est flagrant : l’État y participe moins. En effet, en 2007, il apportait 59% des dépenses, alors qu’en 2017, le gouvernement n’apporte plus « que » 57% des dépenses. L’Etat s’appuie sur les collectivités territoriales et les administrations publiques pour financer une partie des dépenses, et celles-ci ont d’ailleurs augmenté leur part de financement en 10 ans. La part des dépenses des ménages est quant à elle restée stable sur la période 2007-2017.

 

     

 

Quel bilan tirer ?

En 20 ans, la part de la dépense d’éducation rapportée à la richesse du pays a baissé d’environ 23 milliards d’euros par an. La courbe d’évolution des dépenses d’éducation n’a cessé de baisser entre 1996 et 2007. Une amélioration est ensuite notable et la courbe des dépenses d’éducation rapportées au PIB se stabilise depuis quelques années. La France reste malgré tout bien en-deçà de nombreux pays de l’OCDE en matière de financement dans l’éducation.