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Pourquoi vous êtes-vous inscrit à ce stage intensif de gestion de crise ?

Parce qu’en tant que personnel de direction, nous sommes assez régulièrement amenés à gérer des situations tendues. Elles peuvent concerner des jeunes de notre établissement, mais aussi des personnes extérieures, ou d’anciens élèves qui ont été exclus et qui peuvent revenir pour essayer de rentrer. On peut aussi avoir quelques parents, qui pour différentes raisons sont extrêmement énervés. L’idée, c’était d’avoir des clés pour gérer ces situations.

En tout, il y aura 4 stages de formation durant l’année 2018-2019, et c’était le premier de la série. C’était un regard croisé de l’Education nationale, avec le CAAEE, et les gendarmes, qui sont des professionnels de la sécurité.

Comment s’est déroulé  le stage ?

Le stage a duré trois jours, il se déroulait sur la base militaire de Beynes dans le 78. Nous avons commencé par le parcours de cohésion : il s’agissait de petits exercices à caractère physique, où l’on devait par exemple, en groupe, pousser un camion ou transporter un blessé. Nous avions revêtu l’équipement d’entrainement des gendarmes, pantalon kaki, veste kaki. Ça nous a permis de nous connaître assez rapidement, entre gendarmes, personnels de direction et inspecteurs du 1er degré. Les barrières tombaient.

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L’après-midi a été consacré à la gestion de crise de basse et moyenne intensité, où nous étions mis en situation soit d’assistant d’éducation, soit d’enseignant en classe. Les gendarmes jouaient le rôle des agresseurs, des parents énervés, ou des élèves en situation de fragilité. Par exemple, nous devions gérer une élève qui, visiblement, avait pris des médicaments, et qui s’évanouissait en classe. D’autres mises en situation nous mettaient face à des intrusions violentes, de personnes extérieures à l’établissement dans les salles de cours ou lors d’un conseil de classe L’idée c’était d’analyser les réactions des uns et des autres.

Nous avons ensuite travaillé avec des gendarmes placés sous l’autorité du GIGN, pour avoir des clés sur la manière de gérer un entretien pour abaisser les tensions, ainsi qu’avec un journaliste du Parisien, pour savoir comment communiquer avec la presse après une crise.

Le dernier jour, nous avons à nouveau été mis en situation de crise, mais cette fois-ci de haute intensité. Nous devions par exemple reprendre la main face à des parents dans un état d’énervement important, et possédant une arme. L’idée n’était pas d’apprendre à désarmer la personne, mais comment, par la parole et la posture, arriver à faire baisser la crise.

Quel est votre regard sur ces 3 jours de formation ?

Nous avons été mis face à des cas que nous pouvons rencontrer, c’est certain. J’espère être en capacité d’appliquer ce que nous avons appris. Ces situations sont tellement intenses qu’on espère qu’au moment où elles arriveront, ces enseignements nous reviendront à l’esprit.

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Cela fait-il partie des choses qu’un chef d’établissement doit impérativement connaître aujourd’hui ?

Ces cas ne sont heureusement pas courants mais peuvent se produire, une fois ou deux dans l’année. Et quand cela arrive, l’ensemble des personnels n’est pas forcément bien préparé. Ce sont des choses indispensables, tant au niveau du chef d’établissement qu’au niveau des équipes, savoir comment réagir collectivement à une situation de crise.