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Tandis que les lycéens appellent à une troisième journée de mobilisation ce mercredi 5 décembre contre la réforme du bac et de ParcoursSup, le ministre de l’Education Nationale était l’invité de Marc Fauvelle sur FranceInfo ce matin. Il s’inquiète des violences et des perturbations engendrées par ces manifestations. «Ce mouvement est extrêmement violent, il y a des gens qui n’ont plus de limites» a-t-il martelé.

A Marseille et Toulouse, «on constate les problèmes les plus forts»

Le ministre de l’éducation est revenu sur le chiffre des blocages qu’il estime « faible » concernant les 200 lycées bloqués hier. «Il y a eu hier une sorte de stagnation. Cela fait 5% c’est à la fois peu et beaucoup» a-t-il indiqué. Il s’est inquiété de la violence dans certaines villes de l’Hexagone, notamment à Marseille et à Toulouse où il constate «les problèmes les plus forts et surtout avec une violence qu’on a jamais vue». Hier, 21 établissements –dont dix en blocage total étaient perturbés à Marseille et un incendie important s’est propagé dans un lycée de Blagnac, près de Toulouse.

Le mouvement lycéen survient à la suite des manifestations des gilets jaunes de samedi dernier. Pour autant, Jean-Michel Blanquer soutient que le mouvement des gilets jaunes «n’a aucun rapport avec la réforme scolaire » avant d’ajouter qu’il y a des «forces extérieures» et des «voyous» qui « essaient de profiter de la situation pour enclencher des mouvements ».

«Il y a déjà quatre lycéens qui se sont blessés assez grièvement» affirme-t-il. «Certains se sont blessés en voulant enflammer des poubelles et cela s’est retourné contre eux, je le déplore. C’est grave ce qu’il s’est passé, ils se mettent en danger».

Jean-Michel Blanquer souligne également l’excitation de la mobilisation sur les réseaux sociaux et appelle à une « grande sérénité » en expliquant que les choses « sont en train de s’améliorer ».

Hausse des frais de scolarité : « il n’y a pas de raison que ce soit le contribuable français qui paie les études »

Jean-Michel Blanquer s’est également exprimé au sujet de la hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers annoncé par le Premier ministre Edouard Philippe. Une annonce qui a suscité un tollé de la part des étudiants et des syndicats qui ont appelé à manifester samedi dernier. Il justifie la mesure du Premier ministre en disant qu’un étudiant étranger va comparer les universités françaises, britanniques et américaines et se dire que l’université en France « n’est pas aussi bien qu’en Angleterre et aux Etats-Unis » à cause de sa gratuité.

Avec la hausse des frais, Blanquer défend l’idée de « politique sociale » : « Ça reste un prix beaucoup plus bas que ce qui se pratique dans tous les pays du monde et ça doit s’accompagner d’une politique de bourse » pour ces étudiants étrangers « de valeur« . Il conclut en disant qu’il « y a pas de raison que ce soit le contribuable français qui paie les études » d’un étudiant étranger en assurant que les étudiants « moins riches » bénéficieront des bourses.