
Ecole – Eléonore H – fotolia.com
De nombreux syndicats d’enseignants ont réagi aux premières mesures sur la sécurité à l’école, annoncées par le gouvernement vendredi 26 octobre. Elles prévoient, entre autres, la simplification des conseils de discipline et la présence des forces de l’ordre au sein des établissements scolaires. Ces mesures sont issues d’un « comité stratégique pour la protection de l’école« , en présence des ministres de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, de la justice Nicole Belloubet et de l’Intérieur Christophe Castaner. Une réunion qui a eu lieu une semaine après l’agression d’une enseignante braquée par un élève de 15 ans au lycée Edouard Branly de Créteil.
La diffusion de la vidéo de l’agression, postée sur les réseaux sociaux, n’a pas cessé de faire réagir et de nombreux témoignages ont été publiés, en particulier sur Twitter. A l’occasion, un hashtag #PasDeVague a été créé par des professeurs, qui révèle un malaise du corps enseignant confronté aux violences perpétrées dans les établissements scolaires et dont ils sont, souvent les victimes.
Multiplier les travaux d’intérêt général
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré que la présence des forces de l’ordre dans les établissements scolaires pourrait être décidée « à des moments de tension particulière dans la journée ». Jean-Michel Blanquer a, lui, appelé au signalement systématique des faits. Il envisage le « renforcement des équipes mobiles de sécurité qui permettent de remettre l’ordre dans un établissement ». Nicole Belloubet, garde des Sceaux, « propose de multiplier les travaux d’intérêt général dans les établissements scolaires, ce qui aura une forte valeur éducative. »
« Aucun intervenant auprès des élèves ne devrait avoir peur »
Suite à ces annonces, les syndicats d’enseignants se montrent dubitatifs. « Avec ces mesures, on répond aux situations de violence qui sont les plus marquantes mais qui ne correspondent pas à celles que vivent au quotidien les professeurs. Ils ont surtout besoin d’un arsenal pour améliorer le climat scolaire, et d’espaces de dialogue pour faire part de leurs difficultés chroniques », confie Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, interrogé par l’AFP. Pour la FSU, « il est indispensable de prendre les sanctions adaptées quand ces violences relèvent d’agressions et de menaces explicites mais il est tout aussi nécessaire de donner les moyens aux équipes éducatives de prévenir ces violences. »
Du côté des parents d’élèves, la FCPE rappelle qu’ »aucun intervenant auprès des élèves ne devrait avoir peur ou être menacé dans le cadre de ses fonctions, mais [que] ce n’est pas en plaçant un policier derrière chaque enseignant qu’on réglera ce problème grandissant ». « Le manque de personnel d’encadrement dans certains établissements, la faiblesse de la formation des personnels, l’absence de prévention, le manque de mixité sociale et le fort turn-over du personnel éducatif ne contribuent pas à construire un climat scolaire serein », poursuit la fédération, qui réclame « des moyens humains depuis déjà longtemps ».
Enfin, le SNPDEN se montre « assez dubitatif sur un énième plan… Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra faire du sur-mesure en fonction des établissements, la grande majorité d’entre eux étant surtout confrontés à des problèmes de vie scolaire ».
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