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Le 12 octobre, le syndicat national des enseignements de second degré (SNES) a mis en ligne sur son site les éléments d’une première réflexion sur les projets de programmes du lycée.
Cette initiative a fortement déplu au Conseil supérieur des programmes (CSP) qui a rapidement réagi dans un communiqué diffusé le 16 octobre. Il déplore que « des historiens de métier s’emparent de documents non sourcés et non aboutis pour les commenter et les critiquer sans le recours à une interrogation sur le statut et la source du document et un examen critique de son contexte de production et de diffusion ». Il ajoute également que les projets de programmes rendus publics et commentés sur les réseaux sociaux ont été « falsifiés ».
Les projets de programmes seront remis au ministre de l’Education et « seuls ces textes pourront être considérés comme relevant de la responsabilité du Conseil », précise-t-il.
La réponse du SNES-FSU
En réponse, le SNES-FSU explique sur son site qu’il met ces documents provisoires en ligne pour informer « la profession » dans le but de permettre le début d’une « réflexion dans des délais contraints. » Le syndicat précise par ailleurs que ces documents sont « en cours de finalisation par le conseil et ne sont donc pas les versions validées ».
Le Snes-FSU estime « légitime d’informer les collègues des projets de programmes en cours d’élaboration qu’il a pu se procurer par diverses sources » et considère que le fonctionnement actuel du CSP relève d’une « volonté de confisquer le débat pour imposer des contenus et pratiques pédagogiques contre la profession ».
Ce syndicat n’est pas le seul à se plaindre : au total, 15 associations disciplinaires de professeurs ont dénoncé dans un communiqué la façon dont se déroule les travaux autour de la réforme des programmes du lycée. « Nous comprenons mal qu’aucun projet ne puisse maintenant nous être communiqué en amont, afin de préparer les réunions », ajoutent-elles, déplorant « un manque de transparence ».
« Une régression de l’histoire-géo »
L’histoire-géographie est l’une des disciplines les plus impactées par la réforme des programmes. Très engagée à gauche, Laurence De Cock, professeure d’histoire-géo, parle déjà de disparition de l’immigration, de l’histoire des femmes et du traitement de la Révolution Française dans les filières technologiques. Dans une tribune publiée dans Libération, elle dénonce « une régression » et «une vision rétrograde de l’histoire». « On nous garantit que les projets de programmes mis en ligne sont des « faux » – Auraient-ils été inventés par le SNES ? L’accusation est lourde. », écrit-elle sur le site de Mediapart le 18 octobre. « Peut-on encore intervenir sur les projets de programmes en France ou doit-on se taire en attendant la formulation finale ? La question est posée. Elle est grave. Nous avons choisi d’y répondre : nous continuerons à exercer notre droit à la critique. », conclut l’historienne.
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