classe primaire

© Syda Productions – Fotolia

La Cour des comptes a publié, mercredi 17 octobre, un rapport sur la politique d’éducation prioritaire. L’instance estime que le dispositif ne remplit pas ses objectifs, malgré les 1,6 milliard d’euros investis en 2017. Elle dresse donc un « bilan décevant » et suggère de rendre la politique d’éducation prioritaire plus vigoureuse.

A la lecture de ce rapport, le ministère de l’Education nationale a exprimé son « intérêt » pour plusieurs recommandations de la Cour des comptes telles que le ciblage des moyens sur le premier degré, la possibilité pour les personnels d’exercer plusieurs années en éducation prioritaire ou encore la constitution « d’établissements publics de réseau », regroupant collèges et écoles d’un même secteur.

Dédoublement des classes : en REP aussi

Il note néanmoins un point « discutable » lorsque la Cour des comptes recommande de limiter le dédoublement des classes aux seuls établissements REP +. Dans son rapport, elle affirme qu’une réduction des effectifs en CP/CE1 « dans les écoles qui concentrent, mais de manière moins accusée, les difficultés sociales et scolaires ne paraît pas toujours justifiée ». Pour l’instance, les raisons de « l’échec relatif » de la politique d’éducation prioritaire sont liées, en particulier, à une « trop faible mobilisation et intensité et à un défaut de ciblage ».

En réponse, Jean-Michel Blanquer estime que « les élèves scolarisés en REP ont une maîtrise encore nettement insuffisante des compétences du socle commun à l’entrée en 6e ». Pour lui, le fossé n’est pas énorme : en 2015-2016, 72 % des élèves en REP maîtrisaient la compétence 1 (langue française), contre 60 % en REP+, indique-t-il.

Enfin, autre point qui a retenu l’attention du ministre : l’affectation des profs en éducation prioritaire. La Cour recommande « deux ans d’ancienneté minimum pour les enseignants qui travaillent dans ces zones ». Pour Jean-Michel Blanquer, cette proposition rencontrera « des limites fortes de faisabilité dans les académies ayant une importante proportion d’établissements en éducation prioritaire ».