frédérique vidal ministre de l'enseignement supérieur

Capture d’écran / Youtube

Depuis sa mise en place en début d’année, la nouvelle plateforme d’accès à l’enseignement supérieur ParcoursSup – qui remplace Admission Post-Bac (APB) – a fait couler beaucoup d’encre jusqu’à la rentrée 2018. Pas moins de 2500 bacheliers n’étaient pas encore affectés dans un établissement supérieur, d’après la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal. Invitée sur FranceInfo le 14 septembre dernier, elle expliquait que «l’objectif réel de la loi orientation et réussite des étudiants, c’était de remettre de l’accompagnement et d’aider au maximum les étudiants en attente d’affectation».

Ce jeudi 18 octobre, la ministre lance une concertation nationale sur les formations courtes professionnalisantes destinées aux bacheliers, particulièrement ceux issus des filières technologiques et professionnelles. Dans une interview donnée au Figaro Etudiant et à l’occasion de la deuxième édition du Talent HUB NQT qui agit en faveur de l’égalité des chances pour les jeunes diplômés, elle dresse les objectifs de cette concertation.

 


Le ministère s’est basé sur un constat fait à partir des nombreux vœux des bacheliers sur ParcoursSup pour les filières sélectives, BTS et DUT. La demande venait majoritairement des étudiants ayant un bac professionnel ou technologique. Or ces filières courtes, pensées au départ pour ces bacheliers, sont aussi très prisées par les bacheliers issus des filières générales : «Les BTS et les IUT sont très largement demandés par des bacheliers généraux, ce qui crée un effet d’éviction des bacheliers technologiques et professionnels». Cette année, Frédérique Vidal a instauré des quotas pour faciliter l’insertion des bacheliers pro et technos, des résultats qu’elle n’a pas jugés «suffisants».

Des filières « pour répondre aux attentes du marché du travail »

Le constat, qui s’appuie également sur une vérification faite auprès des employeurs et des étudiants, montre que les jeunes souhaitent une formation courte et professionnalisante. Mais Frédérique Vidal souligne que les employeurs ont besoin de «jeunes formés à bac+2/bac+3». Pour répondre à cette demande, le ministère de l’Enseignement Supérieur envisage de créer des filières professionnalisantes des bacheliers concernés «pour répondre aux attentes du marché du travail . Ces formations, selon la ministre, devraient durer entre «deux ou trois ans».

Toutefois, elle n’est pas contre des formations en a un an et affirme qu’il en existe déjà : «Cela s’appelle les formations complémentaires d’intérêt local. Ce sont des cursus qui sont à la fois théoriques et pratiques, avec notamment beaucoup de stages.» L’objectif des futures formations sera de créer des nouvelles formations à bac+1 mais aussi de nouveaux BTS, DUT et formations professionnalisantes par rapport à la demande des jeunes et des employeurs. «Le monde de l’enseignement supérieur doit imaginer les pédagogies et les contenus qui vont permettre de former les gens pour ces métiers d’avenir» insiste Frédérique Vidal.

Enfin, elle précise dans son interview au Figaro Etudiant que la mesure concernera tout de même tous les bacheliers, car il y a un «besoin de tous les métiers et un besoin d’avoir des gens formés à tous les niveaux.» Le ministère souhaite que la concertation ait lieu «pour la fin de l’année 2018,  avec les différents acteurs : écoles, BTS, IUT, universités, étudiants etc» Des propositions de formations seront faites avant l’ouverture de la session ParcoursSup pour la rentrée 2019.