enseignant lycée

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Dans une note de service, publiée au BO du 27 septembre 2018, le ministère de l’Education nationale « précise les dispositions prévues pour l’orientation, puis l’inscription des élèves scolarisés en classe de seconde générale et technologique dans la perspective du choix des enseignements de spécialité en cycle terminal au lycée général et technologique à la rentrée 2019 ». Ce texte vise à compléter la note de service déjà publiée au BO du 6 septembre 2018, qui organise la mise en place des spécialités destinées à remplacer les séries générales.

Pour rappel, dans le cadre de la réforme du lycée, les séries de la voie générale vont disparaître dès la rentrée 2019. A la place, elles seront remplacées par des enseignements de spécialités, qui se coupleront à un tronc commun de matières. Les élèves actuellement en seconde sont les premiers visés par cette nouvelle organisation.
A partir du 2e trimestre, ils devront choisir trois enseignements de spécialité parmi douze disciplines proposées : sciences économiques et sociales, arts, maths, physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre, etc. Ils pourront également opter pour « numérique et sciences informatiques », « humanités, littérature et philosophie », ou encore « histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ». Ainsi, trois de ces spécialités seront suivies en première, au rythme de quatre heures par semaine. En terminale, les élèves n’en retiendront que deux, à raison de six heures par semaine.

Des changements impactent également la classe de seconde. De nouveaux programmes et grilles horaires entreront en application dès la rentrée prochaine. On note aussi l’apparition de deux disciplines obligatoires : sciences économiques et sociales ainsi que sciences numériques et technologie.

Les spécialités les plus courantes, proposées dans la majorité des lycées

Si depuis ces annonces les syndicats sont dans le flou, le mois de septembre a apporté des éclaircissements sur la réforme.
Selon la note de service du 6 septembre, les douze spécialités seront proposées, non pas dans un même établissement, mais sur un territoire plus large. Les élèves seront « répartis en classe de première générale dans les enseignements de spécialité conformément à leurs choix, avec l’accord des représentants légaux, et selon les spécificités d’organisation de l’établissement, » peut-on lire. Les sept enseignements les plus courants (humanités, littérature et philosophie ; langues, littératures et cultures étrangères ; histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ; SES ; maths ; physique-chimie et SVT) doivent être « accessibles dans un périmètre raisonnable » et devraient être proposés dans la majorité des lycées.
Si l’un des enseignements de spécialités choisi par l’élève n’est pas offert dans son établissement, une « convention » avec un autre établissement peut être passée, ou l’un des enseignements peut être suivi à distance.

Par ailleurs, les lycées ne devraient pas proposer de « menus » de trois spécialités, mais laisser le choix de la combinaison aux élèves, précise la note de service du 27 septembre. Une annonce qui soulage les syndicats : « Ça répond à nos préoccupations. Cela nous rassure de savoir que l’objectif est d’offrir la palette la plus large possible de spécialités aux élèves, mais qu’on le fera selon les contraintes de l’établissement », souligne Florence Delannoy, secrétaire générale adjointe SNPDEN-Unsa.
Pour ce même syndicat, malgré cette précision, « toutes les interrogations ne sont pas levées », notamment concernant les dotations horaires et les calendriers. Il souhaite que « toutes les conséquences fonctionnelles sur l’ensemble des paramètres – ressources humaines et matérielles – soient précisément évaluées. Une inquiétude partagée par ID-FO, pour qui le « calendrier prévisionnel » de mise en œuvre de la réforme « paraît peu réaliste ».

Enfin pour Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe du Snes, les changements sont trop brusques : « Historiquement, on basculait niveau après niveau. Là, tout est fait en même temps, ça va beaucoup trop vite. »