
Latin inscription BlackMac/fotolia.com
Alors que les professeurs de lettres classiques ont exprimé leur inquiétude face à la future réforme du lycée, le ministre de l’Éducation nationale se pose en « défenseur absolu des langues anciennes », dimanche 30 septembre, dans un entretien accordé au JDD. « Il n’y a aucune inquiétude à avoir », tente-t-il de rassurer, avant de préciser ses annonces pour « revitaliser » l’apprentissage du latin et du grec. Il assure ainsi qu’il n’y aura « pas de régression, mais des progrès ».
« Le latin et le grec sont la sève de notre langue »
« En ce début de XXIe siècle, nous devons avoir un renouvellement complet du latin et du grec, aussi bien par une hausse du nombre d’élèves concernés, que par un approfondissement pour ceux qui choisissent ces matières », explique le ministre de l’Education. Pour le lycée, il propose ainsi de « créer un nouvel enseignement de spécialité, Langues et Cultures de l’Antiquité (LCA), qui fera partie des douze disciplines proposées à la rentrée 2019 : quatre heures en première, six heures en terminale », indique Jean-Michel Blanquer. Il annonce également le maintien « d’une option latin ou grec » à raison de « trois heures par semaine, à tous les niveaux du lycée. »
Ces deux langues « seront prises en compte dans la note de contrôle continu et seront, en plus, les deux seules options qui rapporteront des points bonus dans le nouveau baccalauréat. », ajoute-t-il. Estimant que le latin et le grec sont « la sève de notre langue », Jean-Michel Blanquer précise que les points obtenus dans ces deux matières « au-dessus de dix en première et terminale compteront, pour un coefficient trois, en plus du total des notes qui entrent dans le calcul final. »
De nouvelles annonces sur le sujet seront communiquées en janvier prochain, promet le ministre.
Un « défenseur absolu » n’aurait sans doute pas oublié ce bonus dans les arrêtés publiés en juillet. Et il aurait fait en sorte, en réparant cet oubli, qu’il constitue un réel « progrès » pour les élèves : en l’état, avec les nouveaux coefficients du baccalauréat (2000 points au lieu de 700 pts environ), le gain de l’option pour les jeunes latinistes ou hellénistes est, avec le même bonus, … trois fois plus faible qu’aujourd’hui.
La « régression » est bien là…