Grève

© iMAGINE – Fotolia

Ce jeudi 27 septembre, à l’appel de plusieurs organisations syndicales, les enseignants de la voie professionnelle étaient en grève pour s’opposer à la nouvelle réforme du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer. Sur quelque 70.000 professeurs de lycée pro, « entre 20% et 30% » se sont mobilisés, note le Snuep-FSU. De son côté, le MEN en dénombre 13.51 %.

C’était la première fois depuis 2009 qu’une intersyndicale (CGT, Snuep-FSU, Sud, Snalc…) appelait à une grève spécifique pour l’enseignement professionnel. Pour elle, cette réforme risque d’entraîner des suppressions de postes et d’entraver la réussite des jeunes.

« Suppression de 900 postes de professeurs »

En mai, Jean-Michel Blanquer avait annoncé son projet de réforme visant à revaloriser la voie professionnelle. Il voulait notamment revoir la carte des formations, rendre plus lisible la liste des 80 bacs pro et revoir le parcours des élèves lors des trois années de réforme.

Pour les syndicats ayant appelé à la grève, le projet passe mal : « les grilles horaires actuellement proposées pourraient entraîner la suppression de 900 postes de professeurs à la rentrée 2019 et de près de 3 500 postes en 3 ans, alors que les conditions de travail sont déjà très difficiles », estime le Snuep-FSU. Pour lui, cette réforme conduit aussi « à la baisse du volume disciplinaire ». « Sur l’ensemble de leur cursus, les élèves de lycée professionnel perdront 7 semaines de cours en bac pro et 4 semaines en CAP », alerte-t-il.

De son côté, le Snetaa-FO, qui n’a pas appelé à la grève, indique que les grilles horaires, qui « sont encore en discussion », « reflètent de nettes améliorations ». Il pointe ainsi des « seuils de dédoublement » et des répartitions entre enseignements généraux et professionnels qui « ont évolué favorablement ». Toutefois, ces grilles sont « encore insuffisantes. », écrit-il dans un courrier adressé au Dgesco le 26 septembre.

« Nous avons encore une marge de manœuvre pour négocier »

Selon les syndicats contestataires, la finalité de la réforme est essentiellement « budgétaire ». Pour le Snetaa-FO, premier syndicat de la voie professionnelle, rien n’est encore figé : « les grilles horaires ne seront pas soumises au vote avant le 10 octobre, d’ici là on a encore une marge de manœuvre pour négocier », précise Romain Nitkowski, numéro deux du syndicat. Celui-ci a d’ailleurs posé des conditions à la poursuite des négociations avec le ministère : la réforme « ne doit supprimer aucun poste dans l’enseignement initial public ».