Edouard Philippe – Source : Facebook

Le ministre de l’Education nationale annonçait il y a quelques jours la suppression de 1 800 postes au global dans l’Education nationale. Pour le Premier ministre Edouard Philippe, interrogé ce matin sur France Inter, ces suppressions sont nécessaires pour transformer le système éducatif et renforcer la priorité au primaire.

Le paquet sur l’école primaire

Le Premier ministre a rappelé que « l’année prochaine, le budget de l’Enseignement supérieur augmentera d’environ 500 millions, le budget de l’Education nationale, qui est de l’ordre de 50 milliards augmentera de 850 millions. C’est-à-dire que nous investissons dans l’avenir ». Et d’expliquer : « en supprimant un certain nombre de postes, parce qu’investir dans l’avenir ça ne veut pas dire ajouter sans transformer ».

Edouard Philippe souhaite « mettre le paquet sur l’école primaire », une « priorité absolue ». « Nous sommes parfaitement déterminés à transformer le système d’éducation pour faire en sorte qu’on puisse supprimer quelques postes quand c’est possible, pour pouvoir développer d’autres activités où c’est nécessaire », a-t-il souligné. « 1 800 postes au global à l’Education nationale, c’est 0,2 % du nombre de postes à l’Education nationale. Il est absolument certain que nous pouvons réorganiser le cycle secondaire de façon à mettre le paquet sur le primaire, et absorber cela ».

Comme l’a précisé hier le ministère de l’Education nationale, la réduction d’environ 1 800 postes au global correspond en fait à la création de 1 900 postes dans l’enseignement primaire, et à la suppression de 2 600 postes dans le secondaire, 600 postes dans l’enseignement privé et 400 postes administratifs.

« Nous avons des éléments objectifs qui permettent de montrer que notre système ne fonctionne pas aussi bien qu’il devrait fonctionner. Et nous savons que pour faire en sorte que la population française soit mieux armée face au monde qui vient, il faut mettre le paquet sur l’école primaire ».

3 000 euros de plus en REP+ en 2020

Pour compenser la baisse de postes, les chefs d’établissement pourront donner plus d’heures supplémentaires aux enseignants, avait précisé le ministère il y a quelques jours. « Nous développons les heures supplémentaires pour les professeurs, nous ouvrons la possibilité pour les chefs d’établissement de faire des heures supplémentaires dans leurs établissements et nous ferons en sorte, grâce à la mesure sur les heures supplémentaires, qu’elles payent plus ceux qui les font », a souligné Edouard Philippe.
Le Premier ministre a également évoqué les réformes de l’enseignement secondaire. « Je suis totalement convaincu que si l’on veut améliorer les choses, il faut réorganiser le système, c’est la réforme du baccalauréat que nous sommes en train d’engager, et il faut mieux payer les professeurs. Lorsque nous nous sommes engagés, nous avons commencé à mettre en œuvre cette mesure, dès 2018, nous avons dit, pour les professeurs qui enseignent dans les classes les plus difficiles, celles qu’on appelle REP+, nous donnons 1000 euros de plus en 2018, 1000 euros de plus en 2019, 1000 euros de plus en 2020. Ça veut dire qu’en 2020, le professeur qui est encore enseignant en REP+ aura 3 000 euros de plus par an, parce que c’est redoutablement difficile, et parce qu’il faut aider les professeurs ».