L’important est de réussir à créer une ambiance propice au travail
Manon, professeure d’histoire-géographie en lycée dans l’académie de Grenoble :
« On fait rarement cours le premier jour. L’important, c’est de réussir à créer une ambiance propice au travail. Réussir à faire passer ses exigences et à nouer un climat de confiance avec ses classes. Tout commence par l’accueil. Dire bonjour, demander comment se sont passées les vacances, les accueillir avec le sourire, une petite blague. Donner envie d’être ensemble et d’avancer ensemble. Ensuite, il y a la fameuse fiche de renseignements. J’évite de demander des informations administratives, au profit d’informations plus personnelles (santé, loisirs, caractère). Elle me sert aussi à préparer des groupes cohérents et efficaces avec des questions permettant de réaliser un sociogramme. Surtout, il faut prendre le temps d’expliquer ce qu’on attend d’eux : du travail et du sérieux dans une ambiance sereine. Dernière chose et non des moindres, je leur dis toujours qu’ils ont tous les capacités de réussir et que je suis là pour les accompagner. »
Je me prépare une liste de chose à dire
Aurélien, professeur de mathématiques en lycée dans l’académie de Rouen :
« Pour le premier jour, je me prépare une liste des choses à dire, afin de ne rien oublier : les références des affaires, l’utilisation des ordinateurs, le fonctionnement des heures de cours en maths… Et je prends le temps de bien tout expliquer. Je conseillerais aussi de bien faire attention à ce qu’ils aient accès à l’ENT ou au réseau de l’établissement ! Une fois cela assuré, je leur propose de faire une mise au point sur leurs connaissances avec une activité de mise en jambe qui contient le B-A-BA de ce dont j’aurai besoin tout au long de l’année. »
Je prévois des apprentissages dès cette première journée
Sandrine, professeure des écoles dans l’académie de Rennes :
« Pour ce premier jour de classe, j’essaie de garder à l’esprit que le retour à l’école constitue une rupture dans le rythme des enfants : ils doivent se lever plus tôt, se conformer aux contraintes de la vie à l’école après avoir vécu 2 mois plus ou moins loin du monde scolaire. J’essaie donc de prévoir une journée d’école prenant en compte la fatigue de ce premier jour. Je prévois des apprentissages dès cette première journée. Je trouve que c’est important que les élèves entrent vite dans le bain de ce qu’on attend d’eux à l’école et je fais en sorte qu’ils soient tous en réussite. Concrètement, il y aura une séance de mathématiques qui regroupera des révisions du CP et qui comportera une partie de jeux, une séance de lecture sur un album porteur de sens, une séance d’Éducation Morale et Civique et une séance d’arts visuels permettant de s’approprier le lieu (décorer la porte de la classe, décorer les porte-manteaux). »
Le rythme est donné par un enchaînement d’activités mobilisant différentes capacités
Valérie, professeure de mathématiques en lycée dans l’académie de Rennes :
« Pour les trois niveaux à ma charge cette année, j’adopte un schéma de premier cours similaire. Le rythme sera donné par un enchaînement d’activités mobilisant déjà différentes capacités :
– présentation succincte du programme de l’année à l’aide d’un diaporama
– résolution d’un problème ouvert (simple) au sujet de la Coupe du monde de football 2018, présenté à l’aide d’une courte vidéo que j’ai montée
– création par pliage d’un tétraèdre-porte-nom pour les Secondes
– réponse à un questionnaire visant, non à connaître leur niveau, mais à connaître l’appétence de chaque élève pour les maths (quel est votre meilleur/pire souvenir ? …)
Ce déroulement de cours me permettra de me montrer à la fois organisée, ferme et souriante et donc de m’imposer de façon naturelle tout en instaurant un climat de confiance afin que tous les élèves donnent le meilleur d’eux-mêmes au cours de l’année à venir ! »
Je prépare ce premier jour de classe de manière méthodique
Camille, professeur d’EPS en collège dans l’académie de Créteil :
« Le premier jour de classe est très important. On dit souvent que la première impression est souvent la bonne. De ce fait, il faut faire bonne impression, poser les règles de base pour pouvoir fonctionner au mieux tout au long de l’année. Ce premier jour, je le prépare de manière méthodique : je me présente, je leur expose ce que j’attends d’eux et tente de donner du sens à ce que l’on va faire. Puis, je leur expose les bases : trajet, vestiaire, tenue d’EPS, rôles auxquels ils participeront, évaluation, etc. J’explique enfin le déroulement de l’année : quelles activités nous allons pratiquer. Je pense qu’il est nécessaire en EPS d’organiser ce premier jour dans une salle de classe « classique ». Il sera plus facile d’obtenir leur écoute et leur attention dans ce cadre. D’autre part, je pense qu’il est primordial d’apprendre à connaître ses élèves et de faire en sorte que les élèves apprennent à se connaître entre eux ; c’est une condition nécessaire pour s’adapter à eux et créer une dynamique de groupe positive. Pour cela, j’utilise différentes techniques : un questionnaire, avec des questions générales ou spécifiques à la discipline ou des jeux coopératifs (un relais par équipe avec un parcours de motricité, par exemple). En EPS, il faut donner envie aux élèves les plus réfractaires de se rendre en cours, tout en sachant pour les plus agités que ce ne sera pas la cour de récréation ou un défouloir mais bien un lieu d’apprentissage à part entière. »
C’est un peu comme une première rencontre !
Marc, professeur de lettres modernes en lycée REP dans l’académie de Créteil :
« La première heure de classe est un peu comme une première rencontre. J’échafaude un plan où cette rencontre puisse avoir lieu avec chaque élève, sans en exclure aucun, dans une réciprocité où je peux aussi être rencontré tel que je suis en tant qu’enseignant et tel que je m’engage à être pendant toute une année scolaire. Et ce qui se joue lors de cette première heure de classe est loin d’être une mise en scène occasionnelle mais un contrat tacite où l’action prime sur la parole. Professeur de lettres, je choisis un texte patrimonial avec une forte charge culturelle susceptible de contenir des vérités universelles et intemporelles capables de faire découvrir à chacun une chose essentielle enfouie en soi, que l’effet miroir des grands textes permet de révéler. De cette façon, je signifie par l’action que lire des textes en cours de français ne sera jamais inutile pour apprendre aussi à mieux se connaitre soi-même. J’imagine aussi une activité, telles que dire, écrire ou concevoir des liens avec d’autres documents, de sorte que chaque élève puisse éprouver un sentiment d’efficacité et de compétence en effectuant une tâche réalisable. Si cette première heure en cours de français prend des airs vieillots avec en son centre la traditionnelle explication de texte, pour autant, elle réactualise la conscience qu’aller en classe, c’est aussi renouer avec des rituels partagés par toutes et tous. »
J’essaie de faire comprendre qu’un prof est un véritable partenaire de réussite
Valérie, professeure en sciences économiques et sociales en lycée dans l’académie de Reims :
« 23e rentrée et toujours autant d’appréhension. Impression de marcher sur un fil ! J’évite au maximum d’improviser, pas de temps mort ou de flottement non plus. Etre naturelle le plus possible, polie, souriante. Utilisation de l’humour pour détendre l’atmosphère si nécessaire. Je jongle entre exigences intellectuelles, fermeté et bienveillance/écoute. Un prof n’est ni un dictateur ni un copain mais j’essaie de leur faire comprendre qu’un prof est un véritable partenaire de leur réussite. J’essaie de les mettre en confiance. Je leur rappelle les consignes (pas de retard, portable, etc.) et ne laisse pas s’installer de bavardages. Je présente les grands objectifs de l’année, sans trop entrer dans les détails, pas de fiche de renseignements : trop intrusif dans leur vie privée, peut être gênant pour eux. Je leur demande seulement leurs projets d’orientation. »
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