
Ecole primaire en France, salle de classe / Licence CC Wikimedia / par Marianna
Une mission parlementaire sur les directeurs d’école propose, face à un “malaise général des directeurs d’école”, de leur créer un statut. Dans leur rapport, présenté le 1er août 2018 en commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, Valérie Bazin-Malgras, députée LR de l’Aube, et Cécile Rilhac, députée LREM du Val d’Oise, indiquent avoir constaté, au fil de leurs auditions (de syndicats, de directeurs d’école et de spécialistes), que les directeurs d’école manquaient “de temps, de moyens et de légitimité”, pour assurer leurs missions.
Auditionné par les deux rapporteures, Georges Fotinos, ancien inspecteur général de l’Éducation nationale, est l’auteur d’une étude sur le moral des personnels de direction. Dans son enquête, il révèle que 84,5% d’entre eux estiment que les décisions sont trop prises d’en haut, ou encore qu’ils sont 25% à être en épuisement professionnel (14,5% d’entre eux étant en état de burn-out clinique).
Selon Valérie Bazin-Malgras et Cécile Rilhac, si les directeurs d’école manquent de temps tout en ayant des “missions nombreuses”, c’est notamment suite à la diminution (et suppression annoncée pour la rentrée 2018) des emplois aidés, qui ont eu un impact sur la vie scolaire et sur l’aide administrative.
Plus de décharges et une aide administrative
Pour “soulager les directeurs d’école dans leur charge de travail”, les rapporteures préconisent d’augmenter les décharges d’enseignement – à 50% à partir de 5 classes, et à 100% à partir de 10. “Selon les estimations que nous avons obtenues du ministère, cette mesure représenterait un surcoût de 3800 équivalents temps plein”, écrivent-elles.

Cour de l’école élémentaire Laurent-de-Bimorel, Rouen / Frédéric Bisson / Licence CC Flickr
L’étude recommande également d’octroyer des aides administratives aux directeurs “en fonction des situations”, en priorité pour ceux “qui ne sont pas totalement déchargés”.
Pour cela, Valérie Bazin-Malgras et Cécile Rilhac proposent de mutualiser, dans certains endroits, les secrétariats des inspecteurs de circonscription (IEN) “pour les missions n’ayant pas besoin d’être effectuées dans l’enceinte de chaque école” (prise de rendez-vous, standard téléphonique, inscriptions), et de renforcer l’aide en provenance des communes, avec une possible mise à disposition pour des “missions à durée déterminée” des secrétaires de mairie ou des agents territoriaux.
Créer un statut de directeur d’école
Pour “une nécessaire revalorisation” et une “professionnalisation” de leur fonction, la mission parlementaire préconise de créer un statut de directeur d’école (une requête à l’initiative du Groupement de défense des idées des directeurs (GDID) d’école depuis 2012), “avec un recrutement par concours, ou une validation des acquis de l’expérience” (VAE), ainsi qu’une formation initiale et continue qui serait “plus solide que l’actuelle”.
La rémunération des directeurs d’école serait, en outre, plus élevée, et ils disposeraient d’une autorité hiérarchique sur les enseignants. Ils seraient aussi responsables pédagogiques et “pilotes” du projet d’école, en lien avec les IEN.
Supprimer les écoles maternelles et élémentaires
Enfin, les députées proposent dans leur rapport de mission d’organiser les écoles de façon “innovante”. Elles recommandent d’encourager autant que possible les regroupements d’écoles, en particulier dans les zones rurales, en confiant leur gestion à des communautés de communes.
Les auteures de l’étude conseillent aussi, en raison de la mise en place de l’instruction obligatoire dès 3 ans, de supprimer les écoles maternelles et élémentaires, pour ne conserver que les écoles primaires. Avec l’idée de créer une “continuité” pour les élèves.
Un directeur d’école n’est pas chef d’établissement contrairement à un principal de collège ou un proviseur de lycée.
Les directeurs d’écoles sont très sollicité c’est pour cela qu’il est impératif de rétablir les postes d’aide administratif de direction d’école dans un contrat durable car nous sommes devenus indispensables dans les écoles.
En tant qu’ancien AADE, j’adorai mon travail, et ce poste est plus qu’indispensable au sein des écoles car la réalité du terrain et tout autre : Nous avons en charge de la partie administrative : accueil, gestion du courrier, mise à jour de base de données, création de dossier pour le personnel, répondre au téléphone et faire passer les messages, distribution de documents dans les classes, classement, etc…
Et la partie scolaire : gérer les élèves en retard, s’occuper des élèves blessés ou malades et appelé les familles selon l’urgence (en référer à la direction et enseignant(e) concerné(e)), filtrer et ouvrir le portail aussi assurer la surveillance et sécurité des élèves dans toute l’école et à la récré en pensant au niveau Vigipirate toujours d’actualité, répartir les élèves dans les classes si un prof est absent et non remplacer, accompagnement scolaire, inventaire, aider l’équipe éducative dans leur tâches quotidienne (faire des photocopies, saisir des mots, des exercices, etc..) , préparation de la kermesse, etc..
Ainsi aider le directeur ou la directrice et l’équipe au bon fonctionnement de l’école.
Aussi, si ces postes sont rétablis, les directeurs d’école peuvent souffler et donc être moins déprimer. Il pourra également lutter contre le chômage car mettre comme par exemple des secrétaire d’IEN, de mairie ou agent territoriaux n’est pas appropriés.
Si les aides administratives dans les écoles disparaissent les questions sont à se poser : qui va ouvrir le portail en cas d’absence de la direction ? Gérer les élèves en retard ? S’occuper des élèves blessés ou malades et ainsi appeler les familles ? Assurer la surveillance et sécurité des élèves ? Répartir les élèves dans les classes ? Ouvrir le portail des élèves ayant rendez-vous chez des spécialistes (orthophonistes, psychologue, CMP, Sessad, etc..) et reviennent à n’importe quel moment de la journée ?
Rappel : Les enseignant(e)s et directrices, directeurs d’école ne peuvent assurer seuls les tâches quotidiennes de l’école !
Il est nécessaire que la communauté éducative : écoles, parents, associations, etc.… montrent plus leur mécontentement face à cette situation et leur solidarité à l’égard des personnels « précaires ».
Les AADE sont des petits personnels : « Le petit personnel sont comme des couverts, on y prête rarement attention mais leurs absences vous plongent dans le grand désarroi ».
Un ancien AADE qui adorai sont travail
Merci d’avoir retracer le quotidien d’un directeur d’école. Vous avez simplement oublié de mentionner le manque de reconnaissance et le manque de respect, les critiques dans le dos et les allusions quelquefois au sein des équipes. Les parents agressifs prêts à porter plainte et la responsabilité morale en tous points: sorties scolaires etc. Au premier stage on nous a dit: » vous êtes responsable des biens et des personnes ». Voilà pour un enseignant qui en plus a la charge pédagogique de sa classe -chargée et à double niveau! avec 4 ou 5 élèves relevant de la MDPH pour troubles de l’attention et autre). A part ça vous avez vos problèmes personnels, votre famille, le mari qui vous appelle à 8 heure le soir pour vous dire que le repas est prêt! sans parler des bugs informatiques (panne d’internet, base élève temporairement fermé -le jour de votre décharge de direction!). Et puis la solitude: quand tout le monde est parti, vous êtes là avec tout ce qui vous reste à faire et que vous ferez pendant vos vacances: taper les PV d’équipes éducatives, les procés verbaux de réunions de conseil d’école et j’en passe… Oui le burn out n’est pas loin