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Alors que le 22 juillet, 93.032 bacheliers restaient dans l’attente d’une proposition d’admission dans un établissement supérieur sur Parcoursup, le ministère de l’Enseignement supérieur tente de renverser la vapeur. D’abord en présentant ses chiffres d’une toute autre façon… Ainsi, entre le 22 et le 23 juillet, la plateforme a changé son “tableau de bord”, qui permet de suivre la procédure d’admission dans l’enseignement supérieur.
Candidats “actifs” et “inactifs”
Jusqu’ici, Parcoursup classait ses candidats en trois catégories : ceux “n’ayant pas encore reçu de proposition ou en attente de place”, ceux ayant reçu “au moins une” proposition”, et ceux qui ont quitté le système, avec ou sans proposition. Désormais, le tableau de bord est divisé en 4. On retrouve les “candidats ayant accepté une proposition”, ceux qui ont quitté la procédure… ainsi que deux nouvelles catégories : les “candidats qui souhaitent s’inscrire dans l’enseignement supérieur via Parcoursup”, et les “candidats inactifs”.

Le « tableau de bord » de Parcoursup, le 22/7/2018.
Au lieu des 93.032 bacheliers en attente (d’une proposition, ou qui ont reçu des réponses négatives à leurs voeux), le gouvernement préfère ainsi parler des “candidats actifs qui sont à la recherche d’une place dans l’enseignement supérieur via Parcoursup, accompagnés par les rectorats ou sur la phase complémentaire” , et qui, garantit-il, “rejoindront peu à peu la catégorie des candidats qui ont accepté une proposition”. Selon la plateforme, ces bacheliers “actifs” – qui correspondent dans l’ancien tableau de bord du 22 juillet aux 14.590 candidats “ayant demandé à être accompagnés par le recteur de leur académie” – étaient au nombre de 17.999, ce mercredi 25 juillet.

Le « tableau de bord » de Parcoursup, le 25/7/2018.
Les candidats “inactifs” – qui correspondent en fait aux 60.409 candidats listés dans l’ancien tableau de bord (du 22 juillet) parmi les “candidats en attente d’une proposition” – sont actuellement au nombre de 54.856. Ils sont, indique Parcoursup, contactés par ses équipes “pour identifier leurs souhaits pour la rentrée : ils peuvent demander à être accompagnés par la Commission rectorale ou s’inscrire en phase complémentaire. S’ils ont d’autres projets, ils pourront quitter la procédure.”
Entre 72.000 et 90.000 élèves restent en attente
Difficile de savoir, en outre, si les 18.033 élèves qui, le 22 juillet, n’avaient “eu que des réponses négatives sur des formations sélectives”, sont aujourd’hui comptés parmi les “inactifs”, les “actifs”, ou s’ils ne sont tout simplement plus pris en compte.

Amphithéâtre université © Danielle Bonardelle – Fotolia.com
Au-delà de cette nouvelle présentation alambiquée, les chiffres semblent donc, quoi qu’il en soit, avoir baissé entre le 22 et le 25 juillet – passant ainsi de 93.032 bacheliers en attente, à 72.855 candidats “actifs” et “inactifs”, si l’on considère que les élèves ne visant que des formations sélectives sont déjà pris en compte… ou à 90.888 élèves si ce n’est pas le cas.
Du “surbooking” chez les universités
En parallèle, l’Enseignement supérieur aurait demandé aux universités d’Île-de-France, selon une information du Figaro, de faire du “surbooking”, en acceptant 10% de candidats de plus qu’elles ne peuvent en accueillir. Cette “astuce” vise à permettre, note le quotidien, à des candidats sur liste d’attente (le tableau de bord du 25 juillet en recense 127.263) “d’obtenir des propositions de formations pour la rentrée prochaine et, par la même occasion, à faire baisser la statistique des étudiants restés sans réponse”.
Selon le ministère, “habituellement, en septembre, il y a environ 10 % de défections. Des places que les universités réaffectent par la suite”. Cette année, le gouvernement indique ainsi avoir “demandé aux établissements parisiens de faire, dès maintenant, le surbooking qu’ils font habituellement à la rentrée”.
Ce procédé n’est pas sans inquiéter les universités, qui redoutent d’importants sureffectifs si tous les étudiants acceptés s’inscrivent finalement. Car, comme l’expliquait en mai dernier le site EducPros, pour le ministère, il est normalement “entendu que l’établissement pratiquant le surbooking s’engage à accueillir, sans financement supplémentaire de l’État, la totalité des candidats qui auront accepté la proposition d’admission ». Selon Le Figaro, l’Enseignement supérieur aurait toutefois garanti aux établissements concernés “qu’en cas de souci”, un accompagnement financier “à la hauteur de leurs besoins” leur serait accordé.
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