
Rachel Parisot
Vous êtes la grande gagnante du concours Mon Mémoire MEEF en 180 secondes. Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
J’ai eu mon baccalauréat littéraire, option musique, en 2012. Puis, je me suis dirigée vers le métier d’orthophoniste en intégrant une préparation pour passer les concours. La dimension scientifique de ces concours ne m’a pas permis de les obtenir et je me suis orientée vers une licence de Lettres Modernes, parcours littérature générale et comparée, à la Sorbonne Nouvelle, Paris 3. Une fois cette licence obtenue, je voulais passer le CAPES de littérature. Mais je ne me voyais pas rester à Paris pour enseigner. Je me suis donc inscrite en master MEEF à Troyes pour devenir professeure des écoles en intégrant la mention 1er degré. J’ai obtenu mon master et le CRPE, après une deuxième année, mention PIF EF, et j’ai participé au concours MMM 180 en essayant de tout donner : je crois que ça a marché !
Concrètement, de quoi parle votre mémoire ?
Mon mémoire s’intitule « La musique, une remédiation possible dans la littérature de jeunesse ». En effet, je me suis demandé si l’éducation musicale pouvait être une nouvelle entrée dans la littérature de jeunesse, dans des activités de lecture/compréhension. J’ai donc réalisé une séquence de trois séances en me basant sur une adaptation littéraire du célèbre opéra de Mozart, La flûte enchantée. A l’issue de ces trois séances, dans le cadre des différents entretiens semi-directifs (1) réalisés pour la validation de mon mémoire, et des synopsis des vidéos prises pendant la séquence, je me suis rendu compte que deux résultats ressortaient suite à la triangulation de données (2) réalisée : l’interdisciplinarité et la motivation. Le fait de mêler la musique et la littérature de jeunesse a permis de remédier aux difficultés des élèves en lecture/compréhension en retenant plus facilement le schéma narratif de l’histoire, en solidifiant leurs images mentales et en comprenant mieux l’histoire dans son intégralité. Finalement, c’est en motivant les élèves à entrer dans la littérature que j’ai pu comprendre qu’ils y arriveraient mieux s’ils y voyaient un intérêt propre à eux.
Pour vous, que représente ce prix ?
Ce prix représente énormément de choses à mes yeux. Tout d’abord, il est la consécration de ce master MEEF puisqu’il m’a permis de montrer nationalement mon travail de recherche. Mais il est encore plus que ça personnellement. C’est une victoire sur moi-même et également sur mon parcours d’étudiante. Il est une victoire dans le sens où il faut toujours se battre pour réussir et ne jamais abandonner. La passion a été ma grande force pour continuer et ne jamais baisser les bras. Finalement, ce prix est également une nouvelle porte qui s’ouvre dans ma carrière d’étudiante puisque je souhaite intégrer un doctorat dans les années à venir et poursuivre ce travail de recherche qui m’a animée. En me remémorant les prestations des étudiants lors du concours « Ma thèse en 180 secondes », c’est toute une histoire qui va se profiler dans les futures années à venir.
Vous avez été étudiante à l’ESPE de l’académie de Reims. Comment avez-vous perçu la formation ?
Cette formation en deux années, à Troyes, a été riche et diversifiée dans le sens où, j’ai fait une première année de master MEEF qui était très intense émotionnellement et intellectuellement. Puis, suite à un échec au CRPE, je me suis orientée vers une deuxième année nommée Pratique et Ingénierie de la Formation, mention Education et Formation. Je dirais que la première année nous apporte énormément du point de vue du métier d’enseignant du 1er degré mais également, du point de vue du travail collectif, disposition que je ne connaissais que très peu à Paris. La deuxième année était une découverte, pour moi, au niveau de la recherche. Il faut dire que j’ai été accompagnée par mon directeur de mémoire, Monsieur Philippe Hentzen, de la meilleure des manières ! Je ne vais pas vous mentir en vous disant que cette deuxième année était complète et magnifique. Il y a eu des hauts et des bas tant du point de vue de la formation en elle-même que du point de vue des autres étudiants qui ne nous aidaient pas à passer au-delà de l’échec. Mais, quand on veut, on peut. Et je me suis passionnée pour la recherche, ce qui m’a permis de ne pas abandonner et de garder en tête qu’un jour je serais enseignante.
Comment envisagez-vous votre première rentrée d’enseignante ?
Je l’imagine plutôt sereinement. Je pense que j’ai beaucoup appris sur moi-même pendant cette formation MEEF et lors du concours MMM 180. Cela ne sert à rien de paniquer. Le stress nous fait perdre nos moyens et nous bloque dans nos performances. De plus, ce sont des enfants et ils sentent si leur enseignante n’est pas bien. Je pense que je vais attaquer la rentrée de la manière la plus naturelle possible en souriant, en chantant, en prenant beaucoup de plaisir et en transmettant tout ce que j’ai à transmettre aux élèves.
Un message à transmettre aux jeunes qui souhaiteraient devenir enseignants ?
FONCEZ ! Ne baissez jamais les bras, n’abandonnez jamais ! Si le métier d’enseignant est fait pour vous et que l’endroit où vous vous sentez le mieux est une salle de classe, alors n’attendez plus et faites ce beau métier. Il y aura des hauts et des bas, il y aura des moments de doutes, d’angoisse, mais, ce que vous retiendrez le plus, c’est le bonheur qu’a un enfant quand il regarde l’enseignant qu’il a devant les yeux. Et ça, ça n’a pas de prix !
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