
Professeur de collège / Melinda Nagy / Fotolia
Un nouveau bac
Le gouvernement a annoncé un nouveau baccalauréat pour 2021. L’épreuve anticipée de français, écrit et oral, est maintenue en 1ère. En Terminale, quatre épreuves finales sont prévues : deux écrits sur les enseignements de spécialité, au printemps, et deux autres épreuves en juin. Il s’agit de l’écrit de philosophie et d’un oral de 20 mn portant sur la présentation d’un projet préparé dès la 1ère par le lycéen. Ces épreuves finales comptent pour 60% de la note ; les 40% restant seront dûs au contrôle continu.
Celui-ci portera sur des épreuves communes réparties sur la 1ère et la Terminale. Une banque nationale numérique de sujets sera créée pour garantir l’égalité entre les établissements. Les copies, anonymes, seront corrigées par d’autres professeurs que ceux de l’élève. Les bulletins scolaires de 1ère et Terminale compteront pour 10% de la note finale du contrôle continu.
Ce qu’ils en pensent :
Pour la FCPE, le bac méritait d’être revu et la fédération se montre favorable au contrôle continu s’il est bien organisé et ne crée par une hiérarchisation des établissements. Cependant, elle estime qu’il « aurait fallu réformer le lycée, puis se questionner sur les meilleures évaluations possibles pour les élèves. Le gouvernement choisit de réformer à l’envers ». Ce nouveau bac est également bien perçu par l’Unsa qui approuve la proposition d’une épreuve orale et la réduction des épreuves finales. « Ca libère du temps d’apprentissage. Mais attention à ce que le contrôle continu ne surcharge pas les équipes », tempère Frédéric Marchand, le secrétaire général. Ce contrôle continu inquiète aussi le SNES-FSU et sa secrétaire générale, Frédérique Rolet, qui craint qu’on n’« enlève de la valeur au bac » et qu’on en fasse « un diplôme local ».
La réforme du lycée
Le lycée va également être réformé signant la fin des séries S, ES et L. Des enseignements communs humanistes et scientifiques sont prévus et d’autres dits de spécialité seront choisis par l’élève (trois en 1ère dont deux poursuivis en Terminale). Des enseignements facultatifs pourront compléter ce parcours.
Un test numérique de positionnement en maths et en français sera passé par tous les élèves de 2nde dès septembre 2018. Ils bénéficieront ainsi d’un accompagnement personnalisé pour remédier à leurs éventuelles difficultés.
L’aide à l’orientation devrait être renforcée afin de mieux saisir les opportunités après le bac.
Ce qu’ils en pensent :
Raymond Artis, président de la FCPE, s’interroge face à ces cursus personnalisés : « Est-ce qu’on peut croire que tous les jeunes ont déjà un vrai projet dès la 2nde ? Qu’en est-il du droit à l’échec ? ». Frédérique Rolet, elle, redoute de voir « des postes supprimés car il y aura moins de divisions de classes et des effectifs très lourds ». Quant à l’orientation, elle se demande « qui va s’en charger alors qu’on évoque la fermeture des CIO. Il n’y aura que 54h dédiées à l’orientation à partir de la rentrée 2019 contre 72 h d’Accompagnement Personnalisé en ce moment pour l’aide et l’orientation », relève la secrétaire générale du SNES-FSU.
L’Unsa réclame un bon accompagnement des équipes face à ces changements. Il se dit favorable à ce qui, dans cette réforme, permettra « de construire son orientation vers l’enseignement supérieur ». Frédéric Marchand regrette que la réforme du lycée professionnel ne se fasse pas en même temps. « Ce doit être une voie d’égale dignité qui mène aussi à la poursuite d’études ».
La loi ORE
Annoncé le 30 octobre 2017, le Plan étudiants vise à mieux accompagner les lycéens vers l’enseignement supérieur et à favoriser leur réussite. Il a donné naissance à la loi ORE (Orientation et Réussite des Etudiants) en mars 2018. Parmi la vingtaine de mesures proposées : la nomination de deux professeurs principaux en Terminale pour accompagner dans le projet d’études ; deux semaines dédiées à l’orientation ; la suppression du tirage au sort pour accéder à l’enseignement supérieur ; une nouvelle plateforme d’admission ; un « contrat de réussite pédagogique » pour l’étudiant ; un premier cycle sur mesure personnalisé et modulable ; un directeur d’études par champ disciplinaire ; de nouvelles formes de pédagogie… Enfin, le gouvernement prévoit une aide jusqu’à 1000€ pour soutenir la mobilité des étudiants changeant d’académie et la suppression de la cotisation de Sécurité sociale étudiante de 217€.
Ce qu’ils en pensent :
L’Unsa trouve intéressant cet accompagnement entre le lycée et l’enseignement supérieur. Mais pour Lilas le Bas, présidente de l’UNEF, « sous couvert de mieux orienter les étudiants, le gouvernement est en train de mettre en place une sélection à l’université. On veut des licences pluridisciplinaires pour s’orienter progressivement et avoir un socle de connaissances le plus large possible ». Elle regrette également la fin du régime étudiant de la Sécurité sociale qui était « un bon outil pour gérer sa santé et un premier pas vers l’autonomie » et la création d’une nouvelle cotisation de la vie étudiante s’élevant à 90€.
ParcourSup
Conçue pour remplacer Admission Post-Bac (APB), ParcourSup est la nouvelle plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur. Elle informe sur les attendus, les niveaux de réussite, les débouchés, les contenus et la capacité d’accueil des diverses filières. Elle regroupe les dix vœux du lycéen sans les classer et permet des propositions personnalisées. A l’issue de la première phase d’admission et avant la phase complémentaire, 637 622 élèves soit 78,5% ont reçu au moins une proposition d’admission et 43,1% l’ont acceptée définitivement. A ce jour, 89 000 lycéens sont encore sans réponse.
Ce qu’ils en pensent :
Si pour l’Unef, l’intention du gouvernement d’aider les jeunes à construire leur avenir est bonne, « ParcourSup augmente les inégalités : l’admission tient compte des notes, de la capacité à rédiger une lettre de motivation, de la détention d’un Bafa… Il y a toujours 170 000 jeunes sans formation contre 110 000 l’an passé à la même période. Il y a une augmentation du nombre de bacheliers ; il faut améliorer l’université et lui donner les moyens d’accueillir tous les élèves, pas l’inverse », lance Lilas le Bas. Pour L’Unsa, ParcourSup a mis en évidence la réalité de beaucoup d’inégalités qui existaient déjà mais Frédéric Marchand espère que cela permettra « d’en tenir compte pour faire des ajustements ». Selon lui, il est encore trop tôt pour dresser le bilan de ParcourSup. « Il y a un changement complet de logique par rapport à APB. Là, les places se libèrent au fur et à mesure. On peut être pris à plusieurs endroits », conclut-il.
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