
Le bac © Fotolia.com
Particulièrement critiqué au printemps dernier pour son nombre de candidats en attente d’affectation dans l’enseignement supérieur, Parcoursup continue d’être la cible de protestations de la part des lycéens, même au lendemain du Bac.
Sur Sud Ouest, une élève de Terminale S, Enora, vient de marquer les esprits, en… ratant sciemment son Bac, afin de pouvoir redoubler et rejoindre l’orientation qu’elle souhaitait – un BTS en biotechnologie et analyse -, que Parcoursup ne lui a pas donné. La lycéenne est en effet sur liste d’attente, et mal classée, à cause selon elle de sa filière : « les STL sont prioritaires par rapport aux S et du coup je n’ai pas été acceptée sur Parcoursup ».
Face à cette impasse, Enora raconte : « j’étais déprimée, je ne me sentais pas bien. La seule solution, c’était de rater mon Bac, pour avoir de meilleures chances l’année prochaine d’être acceptée ». Selon elle, « redoubler, c’était juste une technique de sécurité ». Selon la lycéenne, « Parcoursup attire la haine des étudiants », et elle ne serait pas la seule à s’être ainsi sabordée.
La major du Bac en Polynésie française également vent debout contre Parcoursup
En Polynésie Française, Ranitea Gobrait a eu une moyenne de 20,32 sur 20 au Bac, mais affirme sur France Info avoir été « refusée dans tous les établissements parisiens » où elle a postulé via Parcoursup, et être sur liste d’attente dans un lycée toulousain (pour une prépa d’ingénieurs). La major de l’examen dans l’archipel confie à la radio « ne toujours pas savoir où étudier à la rentrée ».
Ranitea Gobrait indique « ne pas être la seule dans ce cas, beaucoup de bons élèves subissant aussi le fait d’être à Tahiti, et d’être laissés de côté par les grandes prépa ». Mais l’Education nationale dément. Dans un communiqué, le ministère affirme ainsi que la bachelière « a reçu et refusé plusieurs propositions d’admission, notamment dans des classes préparatoires de grandes écoles qu’elle avait appelé de ses vœux, à Paris ».
Selon un communiqué du vice-rectorat de Polynésie française, relayé par Tahiti Nui TV, Ranitea Gobrait « a bien eu des propositions conformes à ses vœux qui se portaient sur les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) des filières MPSI, ECS et PACES. ll faut préciser que depuis le 27 mai dernier une proposition d’intégrer une CPGE parisienne renommée en MPSI lui a été faite, que 3 acceptations de CPGE en filière ECS (dont 2 à Paris et une en province) lui ont été notifiées via la plateforme Parcoursup et que son dossier a reçu un avis favorable pour une inscription en PACES au sein de l’UPF. Le 1er juillet, une nouvelle proposition d’un lycée parisien en filière ECS lui a été signalée ».
Le directeur de la DGEE (Direction générale de l’éducation et des enseignements), Thierry Delmas, explique de son côté à Polynésie la 1ère que le choix de la major du Bac « était un choix très ciblé d’établissements parisiens, bordelais, et rennais ». Selon lui, la bachelière a finalement « renoncé à la proposition d’un grand lycée parisien et a préféré s’inscrire à l’Université de la Polynésie en classe prépa scientifique ». La jeune fille aurait bien été acceptée dans quatre de ses voeux, notamment en prépa ECS (économique et commerciale, option scientifique), « mais pas dans sa filière de prédilection » – maths, physique, sciences de l’ingénieur.
Selon Thierry Delmas, sur Parcoursup, « ce n’est pas la note au baccalauréat qui est prise en compte, mais le dossier sur deux ans de l’élève, c’est-à-dire l’ensemble de ses notes de Première et de Terminale, mais aussi une lettre de motivation. Donc c’est un dossier d’ensemble qui évidemment est excellent pour cette élève. Mais pour les établissements dans lesquels elle a été refusée, elle a été mise en concurrence avec d’aussi excellents dossiers, qui peuvent expliquer qu’elle n’ait pas eu tel ou tel établissement ».
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