passer un examen © Fotolia

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Le diplôme national du brevet (DNB), nouvelle formule cette année (il est noté sur 800 points au lieu de 700, le contrôle continu compte pour moitié, et l’épreuve orale a été élargie), est le tout premier examen auquel se retrouvent confrontés les élèves de 3e. Il évalue à la fois le socle commun de compétences, ainsi que 5 épreuves obligatoires.

Cette année, ils seront 834 688 collégiens à le passer – 754.955 en série générale, et 79.733 en série professionnelle -, soit 2034 candidats de plus par rapport à la session 2017. L’année dernière, le taux de réussite était de 89% pour l’ensemble des séries.

Les épreuves écrites du DNB, communes à tous les candidats, ont lieu ce jeudi 28 juin (français et maths), ainsi que vendredi 29 juin (histoire-géographie et sciences). Les résultats, sous forme de relevés de note, seront envoyés par les chefs d’établissement au domicile des élèves, au plus tard le 11 juillet.

Un brevet étoffé par rapport à 2017

Par rapport à 2017, le brevet nouvelle formule a été enrichi. En 2017, en effet, il ne comportait que 3 épreuves : une épreuve écrite de français/histoire-géographie/EMC, une épreuve écrite de mathématiques/sciences physiques/SVT/techno, et une épreuve orale sur un projet mené dans le cadre des EPI, du parcours Avenir, du parcours citoyen, du parcours éducatif de santé ou du parcours d’éducation artistique et culturelle. La nouvelle version du DNB met fin à ce regroupement des épreuves en deux « blocs », l’un littéraire, l’un scientifique – et restaure le découpage par discipline.

L’évaluation du socle commun, qui représente 400 points, apprécie la maîtrise de chacune de ses 8 composantes, lors du conseil de classe du 3e trimestre de la classe de 3e : les langages pour penser et communiquer ; les méthodes et outils pour apprendre ; la formation de la personne et du citoyen ; les systèmes naturels et les systèmes techniques ; les représentations du monde et l’activité humaine ; comprendre, s’exprimer en utilisant la langue française à l’écrit et à l’oral ; comprendre, s’exprimer en utilisant une langue étrangère (ou régionale) ; comprendre, s’exprimer en utilisant les langages mathématiques, scientifiques et informatiques ; comprendre, s’exprimer en utilisant les langages des arts et du corps.

Les épreuves de l’examen écrit, qui représentent 400 points, évaluent sur 100 points le français et les mathématiques, et sur 50 points l’histoire-géo et les sciences (physique-chimie, SVT, technologie). L’élève est reçu s’il cumule 400 points sur les 800.

Les collégiens qui plancheront sur la série professionnelle du brevet (environ 10% des candidats au total) feront face aux mêmes épreuves, mais avec un contenu adapté aux dispositifs particuliers dont ils sont en provenance – ULIS, Segpa, enseignement agricole, 3e prépa pro.

brevet des collèges

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Enfin, comme le Bac, le brevet peut être passé en individuel. Sont concernés les élèves scolarisés au-delà de la classe de 3e, les candidats suivant une “instruction dans leur famille”, et les adultes non-inscrits à une préparation au brevet dans un établissement. Ces candidats passent une épreuve supplémentaire de langues étrangères, le 29 juin – qui ne concerne donc pas les collégiens.

Un “mini-bac” symbolique ?

Mais à quoi sert le brevet, dont l’utilité est fréquemment remise en question, le taux de réussite étant de 89 % ? Le SNPDEN, syndicat des personnels de direction, réclame sa suppression depuis au moins 2013 : “on évalue déjà le socle commun de connaissances, de compétences et de cultures, avec un minima exigé en fin de 3e. Pour nous, c’est suffisant pour savoir si les élèves ont atteint ce socle commun voulu par la nation pour devenir un bon citoyen et pouvoir continuer ses études. Au final, cette double évaluation n’a aucun sens », explique ainsi Lysiane Gervais, secrétaire nationale du syndicat, à BFMTV.com.

Toutefois, comme le note l’Education nationale sur son site, “le DNB, délivré par un jury, est le premier examen important de la scolarité”. Son attribution ne conditionne pas l’accès au lycée ou à une classe supérieure (CAP, apprentissage) en fin de 3e, pas plus qu’elle n’empêche un redoublement, mais elle “atteste des connaissances et compétences” acquises en fin de collège. Passer ce “mini-bac”, qui a une “valeur symbolique”, s’avère “utile d’un point de vue pédagogique”, car il permet notamment de “se mettre dans une ambiance d’examen”, selon un enseignant interrogé par L’Etudiant.

« Cet examen marque la fin du collège, c’est un moment important de la scolarité. Il ne faut pas oublier aussi qu’après le brevet, une partie des élèves va quitter le système scolaire. Il y a une forme de sacralisation, de rite de passage. C’est la première fois qu’on tente d’obtenir un diplôme organisé véritablement comme un examen. On n’a pas cet effet avec le contrôle continu », abonde Frédérique Rolet, secrétaire générale du syndicat d’enseignants SNES-FSU, sur BFMTV.com.

A noter que les élèves qui obtiennent une mention “bien” ou “très bien” au DNB peuvent obtenir une bourse au mérite de 800 euros, afin de financer la poursuite de leurs études ; et que le brevet reste obligatoire pour accéder à certains métiers : il faut ainsi l’avoir obtenu pour passer les concours de la fonction publique de catégorie C, et exercer des professions comme magasinier des bibliothèques ou surveillant pénitentiaire.

Pour accentuer le côté “symbolique” du brevet, une “cérémonie républicaine” de remise des diplômes sera organisée, à la rentrée prochaine, dans les établissements scolaires des élèves lauréats.