Varier les activités est important afin que les élèves ne se lassent pas !

© Rudie - Fotolia.com

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Blandine, enseignante d’anglais en lycée dans l’académie de Toulouse :

« Etant enseignante en lycée, les élèves ont déjà eu quatre ans d’anglais au collège et arrivent avec des a priori sur la matière… Afin d’essayer de les motiver, je favorise le travail en groupe et la réalisation de projets. Les élèves les moins motivés sont souvent les plus faibles et dans un travail de groupe ils collaborent et coopèrent, ils deviennent donc tous actifs et s’entraident. Varier les activités est aussi important afin que les élèves ne se lassent pas trop. En langue, nous devons ancrer nos activités dans une situation de communication. Par exemple, ils peuvent créer un blog dans un but précis ou se mettre dans la peau d’un youtubeur. Certains se révèlent ! Par ailleurs, l’évaluation par compétences permet de motiver les élèves. Je le fais en particulier dans les activités de production. Plusieurs critères sont évalués et pas seulement la langue. Je n’hésite pas également à mettre des bonus tout au long du projet pour les valoriser. Enfin, le choix des thèmes abordés est aussi important pour éveiller leur curiosité. Evidemment, les thèmes que je choisis ne plaisent pas toujours à tout le monde, cependant j’essaie de choisir des thématiques qui les concernent ou peuvent les faire réagir.»

Nous ne sommes pas là pour leur faire réciter des dialogues

Delphine, enseignante d’allemand en collège dans l’académie de Lyon :

« La motivation est un facteur essentiel pour l’apprentissage d’une langue étrangère. Il n’y a pas de recette miracle. J’essaie de varier les activités et les supports (numériques, vidéo…). Évidemment, le côté ludique est important pour déclencher la motivation, ou la raviver. En collège, il existe plein de moyens de faire acquérir des connaissances, de mettre en œuvre des compétences par le biais de petits jeux, oraux ou écrits. J’ai aussi constaté qu’il ne fallait pas en rester là. Les élèves veulent comprendre ce qu’ils apprennent et c’est sain, nous ne sommes pas là pour leur faire réciter des dialogues ou des phrases toutes faites. Je pense que les élèves n’aiment pas être pris pour des idiots et apprécient d’avoir des explications, y compris quand cela paraît compliqué au départ. Parler une langue, c’est réfléchir à son fonctionnement, par le biais de supports ou d’activités ludiques ou moins ludiques à d’autres moments, c’est une question d’équilibre. »

Mes cours d’italien s’adaptent à mes élèves et non l’inverse

Chloé, enseignante d’italien (tous niveaux) dans l’académie de Lyon et fondatrice du site Parlar’italiano :

« Pour transmettre sa passion, je crois qu’il faut tout d’abord être passionné(e). Je suis passionnée par l’Italie et sa langue depuis toute petite et je n’ai jamais cessé d’aimer ce pays. Ma règle d’or pour transmettre ma passion, c’est avant toute chose d’apprendre à connaître mes élèves et ce qu’ils aiment, puis je crée des ponts entre ce qu’ils aiment et l’Italie. Une fois que l’élève se sent en confiance, il ou elle apprend beaucoup plus facilement et avec plus d’enthousiasme. La partie émotionnelle est primordiale pour que l’apprentissage se fasse de façon efficace et durable. D’autre part, j’ai vécu en Italie plusieurs années et dès que je le peux, je raconte des anecdotes sur ce que j’ai pu vivre dans le pays. Mes cours d’italien s’adaptent à mes élèves et non l’inverse, je les accompagne avec leurs difficultés et leurs facilités. Je mélange également les supports audios et vidéos, textes amusants, vocabulaire en image, etc. J’essaie de faire des exercices qui les lient le plus possible à leur quotidien, les sollicitent également en dehors des cours pour qu’ils m’envoient des petits messages ou mails comme ils le feraient avec un(e) correspondant(e). En somme, je les aide à intégrer l’italien dans leur quotidien afin que l’apprentissage soit ludique et efficace sur le long terme. J’ai également mis en place une plateforme pédagogique appelée “Scuola” (école en italien) qui permet à l’élève de retrouver les points linguistiques qu’il a vus pendant le cours mais aussi des outils en ligne qui peuvent l’aider en dehors des leçons. L’élève doit se sentir accompagné et sollicité pour bien réussir son apprentissage, et ma méthodologie est construite en ce sens. Je suis donc à la fois professeure et coach ! »

Il est indispensable que nous usions d’astuces pour garder l’enthousiasme des élèves

Elena, enseignante d’espagnol en collège dans l’académie de Nice :

«S’il est vrai que nous enseignons une langue vivante, il est indispensable pour qu’elle le reste que nous nous renouvelions et usions d’astuces afin de garder l’enthousiasme et la bonne humeur des élèves (et bien souvent la nôtre). Dans mon cours, en début d’année, je leur fais rechercher des virelangues (exercices d’élocution) et des actions à mimer. Puis, on les met dans une boîte. Quand les élèves parlent en français, je les note au tableau et à la fin du cours l’un d’entre eux doit choisir entre ‘Action’ ou ‘Mémorisation’ (« Trabalenguas o reto »). C’est un jeu qu’ils adorent ! On peut aussi varier les plaisirs et passer à Action ou Vérité (« Verdad o reto ») en espagnol. Les élèves sont très enthousiastes à l’idée de participer à de telles activités. Par ailleurs, les murs de ma classe sont tapissés de cartes mentales en self-service, que les élèves peuvent prendre quand ils en ont besoin : elles ont été élaborées par les 3èmes. Ils en sont très fiers et c’est un bon moyen de réviser. Les 5èmes apprécient, quant à eux, d’avoir un rôle qui leur permet de bouger et de m’aider : el cartero (le facteur), el secretario, el inspector, par exemple.  Chaque semaine, les élèves tournent. Il est essentiel qu’ils soient actifs en classe pour bien ancrer les apprentissages. »

En allemand, les élèves développent leur vocabulaire sans s’en rendre compte

Nelson, enseignant d’allemand en lycée dans l’académie de Strasbourg :

« Malgré les difficultés grammaticales, la langue allemande a un avantage très important par rapport à d’autres : la construction des mots. En effet, différents termes peuvent s’emboîter pour en former un nouveau, permettant d’avoir des termes à la construction complexe dans la langue de Molière qui donnent des termes très descriptifs dans celle de Goethe. Par exemple, le mot « vétérinaire » se traduit par « Tierarzt », « Tier » animal « Arzt » docteur. De ce fait, quand on laisse des élèves travailler sur des présentations orales de début de cours ou des articles, dont le sujet est libre, ils développent leur vocabulaire sans s’en rendre compte. Prenons un lycéen passionné d’agriculture, il apprend le terme « Landwirtschaft », qui signifie agriculture, mais aussi « Land » la terre/la campagne et « Wirtschaft » l’économie. Un enseignant s’assure ainsi que le vocabulaire de base, qui compose ces termes, se développe, en plus d’une terminologie qui passionne les élèves. »