
British school children in London, England / Wikimedia / Licence CC
A l’automne 2018, le port de l’uniforme sera possible dans les six écoles élémentaires de Provins. Comme l’explique le quotidien régional La République de Seine-et-Marne, le maire de la ville, Olivier Lavenka, portait ce projet depuis six mois, dans les pas de Jean-Michel Blanquer, qui se déclarait favorable à une telle mesure – citant en exemple l’internat d’excellence de Sourdun, commune voisine de Provins, qui l’applique depuis 2012.
Selon Olivier Lavenka, l’uniforme est un outil pour gommer les différences au sein des établissements. “Propice au climat scolaire, il donne une belle image de la communauté éducative et des élèves eux-mêmes, et est un très beau vecteur d’intégration républicaine”, indique-t-il au Monde. Et d’ajouter que “tout ce qui va dans le sens de mettre en lumière ce qui rassemble les écoliers, plutôt que ce qui les différencie, est une bonne chose”.
Si les parents d’élèves de Provins ont voté favorablement le port de l’uniforme, celui-ci conservera toutefois, nuance de taille, un caractère non–obligatoire. En outre, nombre de familles considèrent le coût de la tenue (150 euros) trop élevé. « Ça revient cher. Forcément ils vont s’abîmer dans l’année et il faudra en racheter”, remarque ainsi une mère de trois enfants sur RTL. En outre, comme le note Le Figaro, “rien n’est encore joué, car cette décision dépend du conseil de chaque établissement, qui décidera ou non de l’inscrire dans son règlement intérieur.”
“Les inégalités, un problème plus profond que celui de l’apparence”
Selon Jean-Michel Blanquer, le port de l’uniforme pourrait être une solution à la trop grande importance de la mode et des vêtements de marques pour les jeunes. “C’est un enjeu d’égalité entre les enfants. Aujourd’hui, les marques de vêtements, ça compte malheureusement beaucoup trop, avec tous les phénomènes matérialistes un peu stupides”, explique-t-il au micro de BFM TV.
Pour le ministre, pas question pour autant de faire de l’uniforme “l’alpha et l’oméga d’une politique éducative”, ni de forcer les enfants et adolescents à en porter via une réforme nationale. Reconnaissant que “ce n’est pas du tout conforme à ce que l’on peut souhaiter pour l’école de la République”, il estime que “l’uniforme peut être une réponse dans certains cas”. Et s’il “ne faut pas obliger tout le monde à porter l’uniforme”, il faudrait en tout cas, selon lui, « permettre aux établissements qui le veulent de le développer ».
Le SNUIPP, syndicat des enseignants du primaire, se montre sceptique quant à l’impact réel de l’uniforme : “en enfiler un ne permet pas d’effacer les inégalités sociales, c’est un problème bien plus profond que celui de l’apparence. Et puis il y a aura toujours des différences marquées par les chaussures, le cartable ou encore la voiture des parents”, remarque Francette Popineau, secrétaire générale de l’organisation, dans Le Figaro.
Dans le même quotidien, l’historien Claude Lelièvre rappelle notamment que “l’idée d’un retour à un passé ‘tout uniforme’ relève du fantasmme : il n’y a jamais vraiment eu d’uniforme en France, hormis dans quelques lycées et collèges publics haut de gamme, mais plutôt des blouses à l’école pour protéger les habits.”
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