
wavebreakmedia – Shutterstock
La Cour des Comptes a publié le 30 mai 2018 un rapport intitulé : Le recours croissant aux personnels contractuels dans l’Éducation Nationale. « Le ministère de l’Éducation Nationale a cherché à stabiliser la population des contractuels, qui sont de plus en plus nécessaires, à défaut d’améliorer les conditions d’emploi des enseignants », estime Sophie Moati, présidente de la troisième chambre de la Cour des comptes, citée par AEF. En effet, selon le rapport, en 2016-2017 plus de 30 000 équivalents temps pleins étaient occupés par des contractuels soit environ 20% des effectifs employés par le système scolaire.
Un métier pas assez attractif
Selon le rapport, une des causes du recours massif aux contractuels est “la perte d’attractivité du métier d’enseignant.” Édouard Geffray, Directeur Général des Ressources Humaines de l’Éducation Nationale, interrogé par AEF confirme : « nous avons un problème d’attractivité global. Il ne s’agit pas forcément de la fonction d’enseignant mais plutôt de certaines disciplines et dans certaines académies. »
D’autres causes sont également identifiées comme « le défaut de gestion du remplacement » des enseignants absents. Au total, la Cour de compte estime que l’emploi contractuel représente 3.7 milliards d’euros.
Les recommandations de la Cour des comptes
La Cour des Comptes estime donc « souhaitable » de « revoir le cadre d’exercice du métier d’enseignant et assouplir les conditions de gestion du remplacement ». Elle rappelle des préconisations déjà émises dans ses précédents rapports concernant les personnels de l’Éducation nationale : annualiser le temps de travail des enseignants dans le 2nd degré, permettre « une plus grande polyvalence disciplinaire des enseignants du 2nd degré, renforcer « les prérogatives du chef d’établissement pour apporter plus de souplesse dans l’organisation des enseignements ».
Elle préconise également de « réguler en amont » l’inclusion scolaire, pour « optimiser les moyens d’accompagnement fournis par l’Éducation Nationale et harmoniser les types de prescriptions au niveau national ». « Le ministère, face à cet enjeu devenu significatif, ne peut plus s’exonérer de se doter d’une vision pluriannuelle et d’une doctrine d’emploi des contractuels », ajoute Sophie Moati.
De son côté, Édouard Geffray pense développer le prérecrutement, notamment pour les assistants d’éducation. “Les dispositifs actuels, apprentissage en licence et contrats d’alternance en master, sont « quantitativement insuffisants » : ils concernent « 500 personnes par an seulement », conclut-il.
Polyvalence ? Ils veulent nous resservir les désastreux PEGC ??? Laurent SCHWARTZ, au secours !!!
Je connais une personne initiée à l’anglais dans les années 60 par un PEGC de français et anglais, c’était catastrophique (et franchouillard).
Les PEGC ont fait beaucoup de dégâts en maths, ils ne comprenaient pas les manuels et recrachaient des corrigés faux. Par contre, ils s’auto-proclamaient « plus pédagogues » que les profs diplômés.
J’en ai connu en collège avant 1980, ils étaient ouvertement haineux avec les certifiés et agrégés. Ils s’arrangeaient toujours pour n’enseigner qu’une seule matière. On leur donnait, si possible, les élèves qui devaient être expédiés en CET (les ex-LEP).
Bonjour , un petit problème de chiffre.
Si les contractuels représentent 20% des enseignants, et si ils sont 30000, alors il n’y a que 150.000 enseignants dedans l Éducation Nationale ? Il y a quelque chose suite trouble….
Bonjour, merci pour votre remarque. Il semble qu’il ne faut pas confondre ETP et effectif, 30 000 ETP peuvent être effectués par bien plus de 30 000 personnes. En outre, et nous aurions pu le préciser, il existe une différence entre le plafond d’emplois inscrit dans le bugdet comme étant alloué aux contractuels et la réalité de leur poids dans l’Education Nationale. Voir ci-dessous l’explication de la Cour des Comptes :
« Les non titulaires constituent des effectifs importants et en croissance continue depuis
plusieurs années : 203 000 personnes pour l’année scolaire 2016-2017 contre 182 500 deux ans
plus tôt. Les agents contractuels représentent près de 20 % des effectifs employés par le système
scolaire mais le budget du ministère de l’Éducation nationale n’en rend compte que très
imparfaitement. En effet si son plafond d’emplois incorpore environ 50 000 ETP de statut
contractuel, quelque 85 000 ETP ne sont pas pris en compte, ce qui représente en fonction des
temps partiels, près de 135 000 personnes. Ainsi les effectifs physiques à gérer au sein de
l’enseignement public excèdent le million de personnes. »
L’EN est malade de ses symptômes qu’elle traine depuis des lustres. Elle a entretenu pendant des décennies une médiocrité chronique devenue aujourd’hui quasi-institutionnelle et contaminante.
Le fait d’ouvrir les postes notamment directoriaux aux contractuels fera en sorte, sur le moyen terme, de diminuer cette consangéinité professionnelle qui n’apporte aucune valeur ajoutée au contexte bien au contraire;
Du sang neuf notamment issu du privé dera beaucoup de bien!!..
Cdt