
Image d’illustration/ Crédit Shutterstock
Le ministère de l’Éducation Nationale a présenté le 28 mai 2018 sa réforme de la voie professionnelle. Il a notamment annoncé une séparation entre les classes de seconde et première professionnelle en terme d’orientation. Dès la fin de la 3e, les élèves devraient choisir non plus une filière professionnelle, mais une famille de métier. Jean-Michel Blanquer a également évoqué sa volonté de rapprocher les lycées professionnels des entreprises en créant des “campus des métiers”. Le but affiché est de “revaloriser la filière professionnelles”, dans laquelle évoluent 700 000 élèves.
« Moins de moyens » et des postes supprimés
Pourtant les annonces du ministre n’ont pas réussi à convaincre les syndicats. La « prétendue revalorisation de la voie professionnelle scolaire se fera avec moins de moyens », a confié le Snuep-FSU à AEF. Le syndicat majoritaire dans l’enseignement calcule que la réforme engendrera 6000 suppressions de poste ainsi qu’une baisse de 120 heures de cours sur trois ans pour les élèves. « La baisse horaire disciplinaire entravera la poursuite d’études des jeunes », conclut le syndicat. La CGT Educ’action regrette quant-à-elle que la création de « familles de métier » conduise à former les élèves en deux ans, “ce qui est trop court”.
Les campus de métier : « une mesure incantatoire »
Concernant les campus des métiers, le Snuep-FSU estime que le chantier à entreprendre est bien trop grand « seuls 4 (ndlr sur 78) répondent au cahier des charges». Pour le gouvernement il s’agit «d’incarner» davantage ces campus en les dotant par exemple d’infrastructures culturelles et sportives, d’internats, mais aussi de FabLabs et d’incubateurs.
Selon la CGT Educ’action, interviewée par AEF, ces mesures sont « un peu incantatoires » : « il est irréel de demander aux régions de les financer ». Le développement des campus risque de créer des « lycées professionnels à deux vitesses, très attractifs là où le patronat est fort et une mise à l’écart des établissements en zone rurale et dans les quartiers populaires ». De fait Jean-Michel Blanquer prévoit de lancer un appel à projet doté de 50 millions d’euros à l’été 2018 dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir, pour financer ces campus.
Un lycée professionnel “plus attractif” ?
Pourtant, le SE-Unsa, juge que le rapprochement entre lycées professionnels et marché de l’emploi pourrait “contribuer à rendre la voie professionnelle plus attractive » et à « mieux répondre aux besoins d’élèves aux profils et projets très divers.” Menée en même temps que la réforme de l’apprentissage, par Muriel Pénicaud, le rapprochement des lycées professionnels et des Centre de Formation des Apprentis (CFA) doit d’ailleurs favoriser ce lien.
Une position qui reste néanmoins critiquée par SUD-Éducation qui estime que « le développement de l’apprentissage, la mixité des parcours et des publics sont une menace sur le statut des professeurs de lycées professionnels, les 18 heures hebdomadaires, et les formations sous statut scolaire ».
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