
Image d’illustration / Crédit : Shutterstock
Le ministre de l’Éducation Nationale s’est exprimé ce matin en conférence de presse sur l’avenir de la filière professionnelle. Il a notamment annoncé une séparation entre les classes de seconde et première professionnelles en terme d’orientation. Dès la fin de la 3e, les élèves choisiraient non plus une filière professionnelle, mais une famille de métier.
Cela réduirait significativement le nombre de possibilités différentes pour les élèves de secondes : au lieu de 80 filières professionnelles ils n’auraient plus le choix qu’entre une quinzaine de familles de métiers, allant des « métier de la bouche » aux « métiers de l’aéronautique », en passant par les « métiers du bois ». C’est n’est qu’en classe de première que les élèves opteraient pour une spécialisation au sein de leurs filières de départ.
Enfin, les élèves pourraient suivre deux trajectoires en terminale. Soit entre un module « d’insertion professionnelle », pour les élèves qui souhaitent s’engager sur le marché du travail directement après le lycée, où ils apprendront à maîtriser des compétences telles que la rédaction de CV et la préparation d’entretien. Soit un module « poursuite d’études », censé les préparer à l’enseignement supérieur. Tous devront aussi réaliser « un chef d’oeuvre », nom du projet à construire sur les deux dernières années, application concrète de leurs enseignements
Des dispositions inspiré par le rapport du chef étoilé Régis Marcon, et de la députée La République En Marche (REM) Céline Calvez. Rapport qui préconise d’orienter les élèves de ces filières « vers les métiers qui embauchent actuellement ».

Capture d’écran
S’adapter aux besoins du marché de l’emploi
L’autre grand axe du projet de réforme est le développement des « campus des métiers ». L’objectif est de créer un réseau autour du lycée qui serait composé par différents acteurs du monde professionnel comme les Centre de Formation des Apprentis (CFA) ou les organismes de formation.
Ainsi le gouvernement entend favoriser la mise en place d’une multiplicité de formations plus attentives aux besoins des professionnels. Pour Jean-Michel Blanquer, qui s’est exprimé ce matin sur RTL, il s’agit de mettre fin à “l’absurdité que représentent les emplois non pourvus”, estimés au nombre de 300 0000, en accroissant la synergie avec le marché de l’emploi. Pour donner envie aux jeunes d’aller dans les filières professionnelles, il est également envisagé de doter ces campus – déjà au nombre de 80 en France – de davantage d’internats et d’installations sportives et culturelles.
Une réforme qui va de paire avec celle de l’apprentissage
L’objectif affiché de la réforme du lycée professionnel est également d’encourager l’apprentissage dans l’éducation secondaire. Pour ce faire, la ministre du travail Murielle Pénicaud mène depuis fin avril 2018 un réforme de l’apprentissage. Qui va dans le sens d’une plus grande porosité entre les entreprises et la formation professionnelle. L’idée est de passer d’une logique dite administrée dans laquelle les CFA se finançaient en grande partie auprès des régions à une logique dite de marché, où le financement se fait au nombre de contrats signés. Il s’agirait pour ce faire d’ôter la maîtrise du financement de l’apprentissage aux régions pour la confier aux branches professionnelles
Un projet qui a fortement déplu à l’association Région de France qui dénonce une réforme qui « constituerait le premier exemple d’une privatisation d’une compétence qui relève de la responsabilité politique (formation initiale) .»
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