
« L’Ecole de la confiance », J-M Blanquer – éditions Odile Jacob, 2018.
Après « L’École de la Vie » (2014) et « L’École de demain » (2016), dans lesquels il faisait des « propositions pour une Éducation nationale rénovée » (notamment pour réformer le lycée et renforcer l’autonomie des établissements), Jean-Michel Blanquer publie ce mercredi un nouveau livre, intitulé « L’École de la confiance » (Odile Jacob).
« Dans mes deux précédents ouvrages, j’avais souhaité proposer un programme éducatif abordant les différents aspects de notre système scolaire. Depuis lors, le président de la République et le Premier ministre m’ont invité à participer au travail de transformation de notre pays. En écrivant ce nouvel ouvrage, je souhaite montrer l’ampleur des engagements pris, et leur portée concrète », écrit-il dans l’introduction de son ouvrage. Selon le ministre de l’Éducation nationale, « après un an de travail, il est possible de rendre précisément compte de la mise en œuvre des premières mesures et de l’esprit de la transformation qui s’opère ».
Ainsi, Jean-Michel Blanquer souhaite-t-il « expliciter ce qui se joue depuis un an, afin de susciter la plus grande participation et adhésion possible de la société : c’est la logique de l’école de la confiance ». Dans son livre, il revient, avec force anecdotes, sur son plan, « qui se déploiera dans la durée », pour « construire la confiance de la société en son école, de l’école à l’égard des parents, de l’institution envers les professeurs, des professeurs à l’égard des élèves, et des élèves en eux-mêmes et en leur réussite ».
« Redonner confiance aux élèves »
Dans son livre, que nous nous sommes procuré, Jean-Michel Blanquer commence par la confiance « à redonner aux élèves », dès la maternelle. Pour la transformer en une « école de l’épanouissement et du langage », il défend l’obligation de la scolarité à 3 ans, ou encore le renforcement des « liens » entre son ministère et l’association Lire et faire lire, « dont les milliers de bénévoles, la plupart du temps des personnes de plus de 50 ans, se rendent chaque semaine dans les écoles maternelles pour lire des histoires à des petits groupes d’enfant », afin de donner le goût de la lecture le plus tôt possible.
Au niveau de l’école élémentaire, il défend le dédoublement des classes de CP et de CE1 en éducation prioritaire, ainsi que la méthode syllabique pour l’apprentissage du français, et les recommandations du rapport Villani pour que les écoliers renouent avec les maths. En secondaire, il explique vouloir « redonner de la souplesse et de l’ambition à la réforme du collège », mais aussi « consolider la maîtrise des savoirs fondamentaux ». Il vante les vertus de son programme « Devoirs Faits », et la réforme du Bac et du lycée.
« Faire confiance aux acteurs de l’école » et à ses partenaires
Dans son chapitre intitulé « faire confiance aux professeurs et à tous les personnels », Jean-Michel Blanquer écrit vouloir « renforcer la formation initiale des professeurs », mais aussi « prérecruter pour mieux former », développer la formation continue, « améliorer la rémunération des professeurs », et inciter les chefs d’établissement à « épauler » ces derniers.

Jean-Michel Blanquer, lors de sa première conférence de rentrée, le 29 août 2017.
Dans la partie sur la confiance envers les « partenaires de l’école« , le ministre prône le « dialogue avec les partenaires sociaux », ainsi qu’une action « offensive » en faveur de l’école rurale. « J’ai été étonné quand, en février 2018, une polémique a pris la question de l’école rurale en otage. Alors que l’offre éducative dans les milieux ruraux est une vraie question qui mérite des réponses sérieuses et sur lesquelles nous travaillons, certains ont tenté de faire croire à l’opinion que la fermeture de classes rurales est la conséquence du dédoublement des classes de CP en REP », critique-t-il, avant d’assurer que « l’Éducation nationale ne se désengage pas des territoires ruraux », mais « s’engage résolument dans une politique responsable par le biais des conventions ruralité ».
Dans son livre, Jean-Michel Blanquer prône aussi les vertus des internats, qui offrent selon lui « un cadre privilégié d’apprentissage », et qui « sont appelés à jouer un rôle social et sociétal majeur en prise avec les réalités du XXI e siècle. » Le ministre veut en outre « faire confiance aux parents », défendant la « Mallette des parents » que son ministère « achève de formaliser », ainsi qu’une « école inclusive, pour laquelle beaucoup reste à faire », et le développement du sport et des arts à l’école.
« Faire confiance aux valeurs de la République »
Enfin, Jean-Michel Blanquer consacre un chapitre aux valeurs de la République : « il s’agit de combattre tous ceux qui, aux valeurs de la fraternité, opposent un discours communautariste, qui prônent l’inégalité des genres et des races et qui piétinent la liberté par l’intolérance. Parce que les professeurs sont souvent en première ligne et qu’ils sont parfois démunis, nous devons les soutenir et les aider à répondre aux interrogations de certains élèves, voire aux contestations de notre modèle républicain. »
Pour « garantir la sécurité et le respect d’autrui », le ministre explique se soucier de l’amélioration du climat scolaire. Face aux violences entre jeunes, il défend la création d’une « cellule ministérielle de veille et d’alerte, en lien constant avec les académies », qui est informée des « situations difficiles », afin d’accompagner les académies « dans la mise en œuvre de solutions rapides et adaptées ». Il prône aussi la limitation de l’exposition des enfants aux écrans (et donc l’interdiction de l’usage du portable dans l’enceinte de l’école et du collège), et le renforcement des principes de laïcité, avec la création en janvier 2018 « d’équipes académiques ‘Laïcité et fait religieux’, qui sont joignables en permanence par tous les personnels grâce à un numéro vert. »
En conclusion de son ouvrage, Jean-Michel Blanquer écrit : « il ne tient donc qu’à nous d’offrir le meilleur aux enfants en dépassant les clivages qui nous ont trop longtemps paralysés et en additionnant nos énergies pour élever nos enfants au plus haut de leurs talents. »
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