Je veille à ce que mes élèves se sentent bien en cours

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Lionel, enseignant d’histoire-géographie en collège dans l’académie de Caen :

« Tout d’abord, je veille à ce que mes élèves se sentent bien dans mes cours : confiance accordée, écoute, toujours du temps pour parler… Ils doivent utiliser leur intelligence et leur créativité dans des activités telles que la réalisation de frises chronologiques, de cartes mentales ou d’exposés. Mais ils n’osent pas toujours. Je prépare aussi mes activités avec plusieurs niveaux d’aide mais je refuse catégoriquement le par-cœur. En fonction de leur réussite aux exercices, je réduis ou non mon aide. Depuis peu, j’utilise aussi l’application Plickers pour renouveler les interrogations de connaissances. Et les élèves en redemandent ! Enfin, pour un meilleur fonctionnement, ma salle est organisée en îlots de 3, ce qui favorise l’entraide et le travail individuel. »

Sorties, extraits de films, jeux vidéo… L’idée est de ne pas rester sur des tâches répétitives

Manon, enseignante d’histoire-géographie en lycée dans l’académie de Grenoble :

« Le truc, pour que les élèves aiment l’histoire-géo, est de réussir à susciter leur curiosité. L’image est très utile. On peut leur diffuser des extraits de films, des cinématiques de jeux vidéo, s’appuyer sur des caricatures ou des photographies. Plus on est concret, mieux c’est. L’idéal reste encore la sortie scolaire ou l’intervention d’un témoin. Cela donne plus de chair à nos cours et suscite toujours de nouveaux questionnements chez eux. On peut aussi s’appuyer sur le numérique, avec des SIG (système d’information géographique) comme Google Earth ou des archives numérisées. Le tout est de ne pas rester sur des tâches répétitives à partir du même type de document. J’utilise aussi beaucoup le numérique en dehors de la classe. Ils ont une copie du cours et je leur diffuse des informations complémentaires pour satisfaire leur curiosité. »

J’essaie au maximum de faire des liens avec l’actualité

Marie-Christine, enseignante d’histoire-géographie en collège dans l’académie de Poitiers :

« Les professeurs d’histoire-géographie ont beaucoup de chance car c’est une matière qui est généralement appréciée par les élèves. Pour ma part, j’essaie au maximum de faire des liens avec l’actualité la plus récente. Mon but étant de montrer que la géographie permet d’expliquer le monde dans lequel les élèves vivent et en histoire, je m’attache à utiliser un événement (poignée de main des deux dirigeants de Corée du Nord et du Sud) et de montrer que le chapitre sur la guerre froide que nous sommes en train d’étudier est au cœur de l’actualité. J’aime qu’ils réfléchissent, qu’ils se posent des questions. Je varie aussi beaucoup les types d’activités en classe (travail sur documents, rédaction de différents textes, élaboration de croquis, …). Ils apprécient car selon leurs dires « on n’a pas le temps de s’ennuyer ». J’utilise également de courts extraits vidéo, des infographies, des cartes animées, des jeux sérieux et on en fabrique également. Les adolescents sont curieux de nature et notre discipline est idéale pour les entraîner sur le chemin de nouvelles connaissances. Je m’appuie régulièrement sur les outils numériques (blog, récit cartographique, etc.) afin de les motiver davantage. Je leur explique que leur travail et leurs écrits sont destinés à un large lectorat. Il faut donc être excellent pour attirer les lecteurs et les fidéliser. Cela permet d’ouvrir l’école sur l’extérieur et cela tire les élèves vers le haut. Je m’appuie également sur des plans de travail. Le chapitre doit être étudié mais les exercices et les diverses productions se font dans l’ordre choisi par l’élève. Un de mes élèves m’a récemment dit « ce que j’aime en histoire-géographie, c’est qu’on est libre ». Enfin, je m’appuie sur des modes d’évaluation plus motivants. J’évalue lorsque l’exercice est réussi (je continue à mettre une note car la demande familiale est très forte). Certaines évaluations de connaissances sont conçues par les élèves (des QCM par exemple). Le travail collaboratif est encouragé et je note une plus forte émulation dans les classes. »

Il faut sortir des représentations sociales traditionnelles de cette matière

Laurent, enseignant d’histoire-géographie en  lycée dans l’académie de Nantes :

« Je dirais que, plutôt que des astuces, tout repose, sans rien sacrifier sur les exigences et la réflexion, sur la maîtrise des sujets abordés, des angles d’approche originaux et une bonne relation avec les élèves : bienveillance, confiance, passion pour l’histoire-géo, humour, anecdotes, ouverture et acceptation du débat et des détours… Je pense aussi qu’il faut aimer raconter. Mais ça ne marche pas toujours : tous les sujets ne passionnent pas les élèves, y compris le prof.
Par ailleurs, il ne faut pas se poser la question utilitariste « À quoi sert l’histoire-géo ? » Une réponse toute prête : au plaisir de se cultiver gratuitement. On a tout à fait le droit de ne pas apprécier l’histoire-géo, mais il faut la travailler quand même. Autre moyen pour la faire aimer : sortir des représentations sociales traditionnelles de cette matière. Pour cela, j’utilise régulièrement des éléments de la culture des élèves tels que le cinéma ou la musique. L’idée, c’est que le cours soit vivant, que les élèves y soient actifs et ne voient pas le temps passer. »