
Katrimaija Lehtinen-Itälälä
Katrimaija Lehtinen-Itälälä est professeur d’histoire, de sciences sociales et d’économie depuis 28 ans, à Oulu, en Finlande.
Elle enseigne à des étudiants, futurs professeurs en formation, dans le supérieur, et, dans le secondaire, à des élèves de 13 à 19 ans.
Son analyse :
Selon l’enseignante finlandaise, « le chahut dépend principalement des méthodes d’enseignement et de l’attitude des professeurs envers les étudiants. Le professeur ne doit pas être un camarade de classe des élèves . »
Son conseil :
Une bonne base, pour Katrimaija Lehtinen-Itälälä, est de « construire une bonne relation avec les élèves et faire preuve d’équité ». Elle estime que l’enseignante ou l’enseignant doit « être flexible et savoir utiliser une méthode adaptée à la situation . » Demander aux élèves d’étudier deux par deux ou en petits groupes s’avère souvent utile, selon la professeure finlandaise. « L’enseignant sait qui peut travailler ensemble, assure-t-elle. Ce ne sont pas toujours les meilleurs amis. La plupart du temps, définir les places des élèves est une bonne solution. » Pendant ses cours, elle utilise également des photos ou des vidéos pour accroître la motivation des élèves, qui garantit une bonne ambiance de classe.
Domenico Marino est professeur de géographie économique et touristique depuis 35 ans, à Reggio di Calabria, dans le Sud de l’Italie.
Il fait cours à des élèves de 13 à 19 ans, d’origines et de milieux sociaux très divers. Chaque jour, l’enseignant estime devoir « tenir en respect l’exubérance de (ses) élèves. »

Domenico Marino
Son analyse :
L’agitation des élèves en classe vient du fait qu’ils pensent pouvoir « vivre à l’école avec la même liberté qu’à l’extérieur » et « ne réussissent pas à gérer leur liberté en classe », estime Domenico Marino. Il observe que « le respect des règles n’est pas accepté par tous de la même manière et que, pour certains, le chahut est une manière de se faire remarquer. »
Son conseil :
Pas question pour Domenico Marino d’avancer un remède magique qui permettrait d’en finir pour tous et en toutes circonstances avec le chahut. « Il n’y a pas de règle qui puisse convenir pour toutes les classes. Chaque situation doit être affrontée sur le moment », pose-t-il. Néanmoins, l’enseignant compte beaucoup sur le dialogue avec les élèves pour « comprendre comment les inciter au respect à l’intérieur de la classe. » Il échange ainsi sur « la vie des élèves à l’école et leurs motivations à se conduire de telle ou telle manière. » Il les pousse également à réfléchir et « à prendre conscience du rôle de l’école dans leur processus de formation en vue de leur vie future. » Selon lui, il est important de « prendre des exemples concrets de ce que l’école peut faire pour eux. » Domenico Marino s’appuie sur la lecture guidée d’articles de journaux, d’études de cas et de simulations, pour faire réfléchir les élèves sur leurs choix futurs et le rôle que joue l’école dans la construction de leur avenir.

Susana Melo
Susana Melo est enseignante en français et portugais, à Porto, au Portugal.
Elle enseigne depuis plus de 15 ans à des élèves de 15 à 20 ans.
Son analyse :
Selon Susana Melo, la cause du chahut est toujours externe à la salle de cours. « Ce sont des querelles entre élèves qui se prolongent dans la salle de classe”. L’enseignante estime qu’il est possible de prévenir et d’anticiper le chahut en prenant le temps de connaître la nature et la personnalité de chacun de ses élèves et d’être toujours attentive à leurs expressions et à leur langage corporel. » Elle considère que l’enseignant doit être « le lien qui unit les élèves de la classe. » Elle compare une classe à « un puzzle qu’il faut savoir apprendre à assembler par la patience et l’observation. »
Son conseil :
« Si les élèves bavardent terriblement, leur demander de se taire ne va pas marcher et parler plus fort qu’eux ne marchera pas non plus. Il faut leur donner de l’espace pour parler et discuter. Arrêter le cours et leur demander pourquoi il y a tellement de chahut. Être capable d’écouter et, à partir de là, donner un espace au débat. » Susanna préconise d’être un « modérateur intelligent, qui pose des questions pertinentes et oriente les élèves vers ce qui vraiment importe. » Elle insiste sur l’exemplarité de l’enseignant : « s’il montre qu’il sait écouter, les élèves apprendront à leur tour à écouter. »
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