orientation- Shutterstock

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Corinne Blieck, présidente de l’association nationale des directeurs de CIO (ANDCIO) fait part de ses inquiétudes dans un entretien à AEF. Le gouvernement prévoit de fermer à terme l’ensemble des CIO (aujourd’hui, ils sont 400) , pour redéployer leurs personnels, les psychologues de l’Education nationale, dans les établissements scolaires du second degré. Le ministère veut en effet « renforcer le processus d’orientation » en mettant les psy-EN au plus près des élèves, lit-on dans Les Echos. Et donc en les sortant progressivement des CIO.

On peut ainsi lire sur EducPros que c’est bien ce qui est sous-jacent dans le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » présenté le 6 avril 2018 par Muriel Pénicaud, ministre du Travail. Ce projet passera en Conseil des ministres le 27 avril.

Fermer les CIO, concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

Pour Marie-Agnès Monnier, psy-EN et responsable du collectif des psy-EN au Snes-FSU, interrogée par EducPros, cela va impacter directement nombre de familles et de jeunes en difficulté. Ainsi explique-t-elle, « certaines familles qui ne souhaitent pas se rendre dans les établissements ne pourront plus avoir accès à du conseil et de l’information. » Par ailleurs, certains jeunes en difficulté ne sauront plus à qui s’adresser. Marie-Agnès Monnier indique par exemple qu' »en août, nous recevons tous les jours des jeunes non affectés ou des élèves néo-arrivants. » Vincent Bernaud, du Sgen-CFDT, note de son côté dans Les Echos que les parents sont  « venus nombreux dans les CIO se renseigner sur Parcoursup durant les vacances de février. »

Corinne Blieck s’inquiète également pour les jeunes décrocheurs et ceux qui souhaitent reprendre une formation. Dans son entretien à AEF, elle se demande ainsi « Si on ferme [les CIO], où vont aller les décrocheurs scolaires qui bien souvent ne veulent plus mettre les pieds dans un établissement scolaire ? Vers qui se tourneront les jeunes en retour en formation ? »

Un problème de recrutement

Pour elle, le problème n’est pas de redéployer les psy-EN à temps plein dans les établissements scolaires : ils sont déjà à 75% de leur temps dans les établissements du second degré, mais bien plutôt d’en recruter. Elle indique ainsi qu’aujourd’hui on compte en tout 3700 psy-EN de la spécialité « éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle » (niveau secondaire). Chaque psychologue a en charge entre 1 100 et 1 800 élèves. Mais ce n’est pas pour le moment ce sur quoi se focalise le gouvernement, qui estime que » les CIO sont globalement peu fréquentés. »