manuel de français

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Dans son étude “Écrire et rédiger”, destinée à (re)donner aux élèves français “le goût de l’écriture”, le Cnesco préconise de renforcer l’apprentissage de l’écrit et de la langue dès la maternelle, ou encore de “mieux articuler” la production de textes et l’étude de la langue, ainsi que l’apprentissage de l’écriture et celui de la lecture.

En parallèle de cette enquête, Jean-Michel Blanquer, s’apprête à publier deux directives, révélées par le Café Pédagogique, destinées aux professeurs des écoles et de collège… qui ne portent pas sur l’écriture, mais sur la lecture, ainsi que sur la grammaire et le vocabulaire.

Dans ces projets de notes de service, il demande aux enseignants de prodiguer un “enseignement effectif, explicite et régulier” de la grammaire et du vocabulaire, ainsi qu’un apprentissage de la lecture visant à permettre aux enfants de “comprendre le sens des textes”.

Des “séances spécifiques de grammaire et de vocabulaire” du CP à la 3e

Désirant mettre en place un enseignement “systématique et progressif” de la langue française, Jean-Michel Blanquer prévoit en particulier des “séances spécifiques de grammaire et de vocabulaire” – des “leçons, durant au moins 3 heures par semaine, consacrées à la construction de notions clairement identifiées” du CP à la 6e… puis un “enseignement structuré de la langue” au collège qui serait “d’au moins 1h30 sur les 4h30 en 6e/5e/4e, et les 4h en 3e consacrées chaque semaine à l’enseignement du français”.

Dans son projet de directive, le ministre écrit qu’apprendre le vocabulaire “permet de connaître le sens et l’orthographe des mots”, et qu’apprendre la grammaire “permet de comprendre les relations entre les mots » – afin in fine de comprendre l’écrit… Pour lui, la leçon de grammaire ou de vocabulaire “ne peut ainsi se résumer, en particulier au collège, à une série d’observations et d’activités ponctuelles à l’occasion de l’étude d’un texte”.

Au lieu d’aborder des notions “au détour d’une activité plus globale de lecture ou d’écriture, ce qui tend à faire croire que ces notions sont subsidiaires”, l’idée de Jean-Michel Blanquer est ainsi de “mener systématiquement l’enseignement de la langue, avec régularité et répétition”.

Silence on lit / Collège de Banon

Silence on lit / Collège de Banon

“Construire le parcours d’un lecteur autonome”

En ce qui concerne la lecture, le ministre de l’Éducation nationale note dans la même veine “qu’accéder au sens des textes et au plaisir que leur lecture procure nécessite de conduire durant toute la scolarité obligatoire un travail régulier et structuré” – afin de permettre aux élèves “d’acquérir des automatismes et de maîtriser les mécanismes permettant une lecture fluide et aisée”.

Selon lui, l’entrée dans la lecture commence dès la maternelle, avec “l’écoute de textes lus par les adultes”. Les jeunes élèves devront ainsi entendre un récit (de la bouche de leur enseignant) au moins une fois par jour, avec des textes qui seront “de plus en plus longs, afin d’enrichir leur vocabulaire et leur connaissance de la construction des phrases”. Le professeur devra aussi “s’assurer, toujours, de la compréhension littérale du texte” par l’enfant.

Après ce travail, qui “permettra de préparer l’apprentissage systématique de la lecture”, JM Blanquer demande aux profs d’apprendre aux enfants de l’élémentaire à “déchiffrer les textes par un travail sur les correspondances entre lettres et sons” (en CP), puis de leur enseigner comment lire de façon “fluide” (du CE1 au CM2).

Le projet de note de service recommande notamment aux enseignants de ménager des “temps significatifs de lecture silencieuse”, à partir du CM1, et de favoriser la lecture personnelle d’ouvrages “librement choisis par l’élève”, avec des activités en classe destinées à “en rendre compte”.

Selon le ministre, les enseignants devront constamment mener un travail de compréhension des textes lus durant l’école élémentaire puis au collège, et faire lire à leurs élèves des livres “de plus en plus longs” et complexes. “Les professeurs ne doivent pas préjuger des capacités ni du goût des élèves pour la lecture de textes considérés comme exigeants, dès lors qu’ils les guident et les accompagnent dans ces lectures”, précise-t-il dans sa note.

Enfin, JM Blanquer fixe un nombre de textes à lire : du CP au CE2, entre 5 et 10 œuvres par an ; puis au cycle 3 (du CM1 à la 6e), entre 3 et 5 ouvrages de littérature jeunesse contemporaine et entre 2 et 3 œuvres du patrimoine.