Après avoir réformé le baccalauréat, dont la nouvelle formule a été dévoilée le mois dernier, le ministère de l’Education nationale entreprend de réformer les classes de seconde, première et terminale. Le Snes-FSU a dévoilé cette semaine les projets d’arrêtés définissant l’organisation et le volume horaires des enseignements pour chaque niveau. Ils doivent entrer en vigueur en 2019 pour les classes de seconde et en 2020 pour les premières et terminales.
En seconde générale
Le projet d’arrêté (PDF) prévoit 26 heures hebdomadaires d’enseignements communs obligatoires : 4h de français, 3h d’histoire-géo, 5h30 de langues vivantes (LV1 et LV2), 1h30 de SES, 4h de maths, 3h de physique-chimie, 1h30 de SVT, 2h d’EPS, 1/2h d’enseignement moral et civique, et 1h d’un nouvel enseignement, les « sciences numériques ». Les heures d’accompagnement personnalisé se répartissent en 54h annuelles d' »éducation au choix de l’orientation » et 10h annuelles de « vie de classe », à définir selon les besoins de l’élève.
Les élèves pourront également choisir un enseignement général et un enseignement technologique « optionnels », en fonction de ceux proposés par le lycée. Parmi les enseignements généraux, ils pourront par exemple suivre un cours d’arts du cirque (6h hebdomadaires), d’arts plastiques (3h) ou d’écologie-agronomie-territoire-développement durable (3h). Parmi les enseignements technologiques, ils pourront choisir un cours de biotechnologies (1h30 hebdomadaire), de sciences de l’ingénieur (1h30), ou de création et innovation technologiques (1h30). En plus de ces deux options, ils pourront également choisir de suivre un enseignement de Langues et cultures de l’Antiquité latin ou grec.
Au vu de ces horaires, le Snes-FSU déplore la faible place laissée aux enseignements technologiques, relégués « à de l’accessoire » et s’inquiète de l’avenir de la voie technologique « dans ces conditions ».
Il souligne également la suppression des enseignements d’exploration, et donc des cours de méthodes et pratiques scientifiques (MPS), littérature et société, informatique et culture du numérique (ICN) et principes fondamentaux de l’économie et de la gestion (PFEG).
En première et terminale générale
Comme prévu par la réforme du baccalauréat, les séries S, ES et L disparaîtront et en première et terminale générale, l’emploi du temps des élèves comprendra trois types d’enseignements : les enseignements communs obligatoires, les enseignements de spécialité au choix, et les enseignements optionnels.
Selon l’arrêté, en première générale, les élèves suivront 16h hebdomadaires d’enseignements communs : 4h de français, 3h d’histoire-géo, 4h30 de langues vivantes (LV1 et LV2), 2h d’EPS, 2h d’enseignement scientifique (une nouvelle matière), 1/2h d’enseignement moral et civique. S’y ajouteront 10h annuelles de « vie de classe ». En terminale, ils n’en auront plus que 15h30 : 4h de philo, 3h d’histoire-géo, 4h de langues vivantes (LV1 et LV2), 2h d’EPS, 2h d’enseignement scientifique, 1/2h d’enseignement moral et civique. Ils auront en plus 10h annuelles de vie de classe. 54h annuelles d' »éducation au choix de l’orientation » sont également prévues, dont les horaires seront déterminés en fonction des besoins des élèves.
En plus des enseignements communs, les élèves devront choisir 3 enseignements de spécialité de 4h hebdos en première, et 2 enseignements de 6h hebdos en terminale. Ces enseignements seront définis dans une liste nationale, et la carte en sera élaborée par les recteurs « en veillant à l’équilibre et à leur bonne répartition dans le cadre géographique le plus adapté au territoire ». Les élèves pourront par exemple choisir les mathématiques, les arts ou les sciences de l’ingénieur. Les enseignements de spécialité de terminale devront être choisis parmi ceux déjà suivis en première, mais « à titre exceptionnel, le choix en classe de terminale d’un enseignement de spécialité différent de ceux choisis en classe de première est possible après avis du conseil de classe en fin d’année », indique le projet d’arrêté.
Enfin, s’ils le souhaitent, les élèves pourront choisir un enseignement optionnel de 3h en première, et deux enseignements optionnels de 3h en terminale. En première, ils peuvent par exemple suivre une troisième langue vivante ou un enseignement d’arts. En terminale, ils pourront choisir, entre autres, un enseignement de mathématiques complémentaires, ou de droit et grands enjeux du monde contemporains. Un enseignement optionnel de Langues et cultures de l’Antiquité latin ou grec pourra être suivi, en plus des autres, par les élèves qui le souhaitent.
D’après le Snes-FSU, les nouveaux programmes seront, eux, communiqués en décembre 2018.
Très bien tout cela. En revanche, j’y vois un sacré casse-tête pour la composition des classes et des emplois du temps !! Et un risque évident d’inégalités entre des établissements : » Ces enseignements (de spécialité) seront définis dans une liste nationale, et la carte en sera élaborée par les recteurs « en veillant à l’équilibre et à leur bonne répartition dans le cadre géographique le plus adapté au territoire ». « ….Reste à voir en fonction notamment des moyens. Autre chose, de « nouvelles » matières ou spécialités verront le jour et il va falloir former les profs…
En Terminale, 3h d’histoire-géographie et 2h par langue vivante je pense que ça semble simplement ridicule…
Avec 5h d’histoire-géo et en piquant des heures sur l’éducation civique, il était déjà difficile de finir le programme… qui est extrêmement riche, important aussi, car vraiment tourné sur le monde..; et ce n’est pas avec deux heures de langues vivantes que l’on peut progresser de façon effective et atteindre un niveau qui tienne la route vis-à-vis du supérieur.
A la limite, quitte à diminuer le temps en langues, il faudrait faire des classes plus courtes et mieux réparties sur la semaine (30 min par jour de chaque par exemple).
Aussi, sachant que de nombreux étudiants tardent à découvrir leur vocation ainsi que le fait que nous ne puissions pas satisfaire les premiers choix de tout le monde sur parcoursup, cette importance donnée à la spécialisions ne serait-elle pas casse gueule pour certains étudiant ?
Voulant proposer un plus large panel de matière, il faudrait faire attention de ne pas tomber dans le modèle américain (je suis étudiante d’échange là-bas) qui y perd de la qualité (et ce malgré un volume horaire déjà plus large). Aussi 1h de « science numérique » ? Que mettrez vous dedans ? C’est vague ? Il y a la techno au collège pour apprendre word, excel, powerpoint, gimp…etc ? Et j’imagine que ce n’est pas en une heure par semaine que l’on va apprendre le HTML au élève?
J’avoue également que mon petit coeur d’ancienne L saigne en voyant une limitation à 4h de philo (mais je comprends pourquoi tout le monde ne peut pas être de cet avis).
Comme le constat est le même pour les sciences, on voit bien le pourquoi du comment de cette réforme (cf la réforme des sti)…
L’organisation du lycée proposée est infaisable, il y a une impossibilité d’organisation. Elle a été bâtie sur les mêmes dogmes faux des précédentes réformes,et elle va donc rajouter des dysfonctionnements.
Tel qu’elle est aujourd’hui, c’est une machine à discriminer sur des critères sociaux et détruire les études scientifiques.
Cette réforme ne peut pas décemment être appliquée: Blanquer n’ a pas le choix, il doit reprendre les discussions avec des gens qui ont la compréhension de ce qui est important pour permettre au pays d’avoir les diplômés du supérieur qu’il a besoin, et qui connaissent les contraintes de construction d’un emploi du temps.
Je pense que ces emplois du temps ont été diffusés un premier Avril.
Mme MICAUD, il est temps que vous rendiez votre tablier ou que vous veniez mettre les pieds dans un établissement pour comprendre l’analyse des gens de terrain ! Vous lassez un peu les lecteurs des Cahiers, de VousNousIls, etc.
Voilà longtemps que nous « modularisons » les emplois du temps des élèves (au trimestre, voire à la quinzaine avec groupes de compétences en LVE, en sciences en 2nde) et que nous créons des classes doubles (1ere et tale L-ES ou S-ES) pour éviter la hiérarchie des filières, en lycée, et que nous nous lassons des élèves de S qui n’ont aucun intérêt pour les sciences mais y vont pour le prestige ou es L qui vont par défaut dans cette filière.
Paul (proviseur adjoint)