© Marie-Lan Nguyen / Wikimedia Commons

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Augmenter les salaires en début de carrière pour améliorer l’attractivité de la recherche publique ? C’est l’une des propositions formulées par Cédric Villani dans son rapport « Donner un sens à l’intelligence artificielle : pour une stratégie nationale et européenne ».

Améliorer l’attractivité de la recherche publique face aux acteurs privés

Commandé par le Premier ministre au député de l’Essonne en septembre dernier, ce rapport de près de 250 pages propose des pistes pour améliorer le développement de l’intelligence artificielle en France. Il s’articule autour de différentes facettes de l’IA (Intelligence artificielle), comme l’emploi, l’éthique, mais également la recherche.

Dans la partie consacrée à ce dernier aspect, le mathématicien formule différentes propositions pour améliorer l’attractivité de la recherche publique face à la concurrence des GAFAM et autres acteurs du secteur privé. En effet, souligne-t-il, « la captation […] de nos meilleurs cerveaux par les géants de l’IA nuit à la fois à la recherche publique et à la formation des scientifiques en intelligence artificielle (chercheurs, ingénieurs) de demain ».

Des Instituts Interdisciplinaires d’Intelligence Artificielle aux conditions de travail optimales

Pour augmenter l’attractivité des carrières des chercheurs et enseignants-chercheurs, Cédric Villani souhaite « un minimum de doublement des salaires », même « s’il est illusoire de penser rivaliser avec les offres des GAFAM ». Mais, comme l’a confirmé le mathématicien sur France Inter hier, « il y a beaucoup d’autres choses plus importantes que le salaire lorsque l’on parle de conditions de travail des chercheurs« .

Le rapport préconise donc la création d’un « réseau d’Instituts Interdisciplinaires d’Intelligence Artificielle », réunissant chercheurs, ingénieurs et étudiants, proposant des conditions de travail attractives, et de meilleures conditions d’embauche. Il recommande notamment de simplifier les procédures administratives souvent rédhibitoires pour les chercheurs étrangers attirés par la France, rebutés par « les délais de réponse et les arguties incompréhensibles de l’administration ». Il invite également à mettre à disposition des chercheurs un « supercalculateur », « conçu spécifiquement pour les applications d’intelligence artificielle », ainsi qu’un accès à un cloud privé dédié à la recherche.