scolarisation obligatoire 3 ans

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Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a ouvert ce mardi 27 mars les Assises de l’école maternelle, deux jours de conférences, tables rondes et interventions d’experts, autour de témoignages de bonnes pratiques et de pistes d’amélioration. A cette occasion, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé l’abaissement de l’âge de la scolarité obligatoire à 3 ans (contre 6 actuellement), à partir de la rentrée 2019.

« Cela ne va pas changer grand-chose »

Une mesure accueillie plutôt froidement par le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, pour qui elle n’est pas « particulièrement utile ». Citée ce matin par RMC, Francette Popineau, secrétaire générale du syndicat, a indiqué que « les parents adhèrent à l’école maternelle, ils y mettent volontairement leurs enfants et on a aujourd’hui presque 100% des enfants qui sont scolarisés à 3 ans ». Elle a estimé que ce n’était « pas par là qu’il fallait commencer ».

« La vraie question est plutôt : comment on s’y prend ? Avec combien d’élèves par classe, quels investissements, quelles formations pour les profs ? » a-t-elle interrogé ce même jour sur France24.

Elle a en effet précisé sur Francetvinfo que « cela ne va pas changer grand-chose, si on ne change pas les conditions de scolarisation des enfants« , insistant par exemple sur « l’abaissement des effectifs ».

Une « reconnaissance » du rôle de l’école maternelle

Du côté du Sgen-CFDT, la réaction est aussi plutôt mitigée. « C’est une décision unilatérale du ministère, qui ne résulte pas du tout d’un dialogue social », a affirmé son secrétaire fédéral Dominique Bruneau, ce matin sur RMC. « On a l’impression d’une mesure qui a été prise, sans avoir tenu compte de toutes les conséquences de cette mesure ».

En revanche, le SE-Unsa semble satisfait de l’annonce du Président de la République. Dans un communiqué publié ce matin, le syndicat, « qui porte cette revendication depuis de nombreuses années », a souligné que « cette décision reconnait et sécurise enfin le rôle de l’école maternelle pour tous les enfants dès la petite section ».

Selon l’entourage du Président, cité par France 24, l’annonce de la scolarisation obligatoire à 3 ans traduit la volonté « de faire de l’école le lieu de l’égalité réelle et une reconnaissance de l’école maternelle ». En effet, si en moyenne 97,6 % des élèves de 3 ans sont scolarisés, ce chiffre cache de fortes inégalités entre les territoires, puisque ce taux n’atteint pas 70 % en Guyane ou à Mayotte, par exemple. En ouverture des Assises ce matin, Emmanuel Macron a également pointé du doigt les « disparités dans la journée ». « Ce sont dans les quartiers les plus défavorisés que souvent, on ne va pas remettre l’enfant à l’école » après midi, « parce qu’on ne peut pas ou on veut pas payer la cantine », a-t-il souligné dans le Monde.

Selon l’Express, la mesure nécessitera la création d’environ 800 postes.