
Pascale Toscani
Répéter… et répéter encore
« Nous ne sommes pas tous égaux pour apprendre, mais il existe un principe fondamental et universel : une seule chose à faire, c’est répéter. La répétition est la voie royale pour apprendre. Refaire les exercices plusieurs fois – à condition qu’ils soient réussis en utilisant la bonne technique, bien sûr – est donc le moyen le plus efficace de réviser avant un contrôle. Relire encore une fois son cours le soir avant de se coucher est également très efficace. »
A éviter
« Apprendre sa leçon uniquement la veille d’un contrôle. Dans le meilleur des cas, l’élève s’en souviendra le lendemain, comme une photographie, mais les connaissances ne vont pas s’ancrer durablement dans son cerveau. »
Réviser par tranches de 20 minutes
« Lorsqu’on veut apprendre efficacement une leçon, il faut savoir que le mécanisme de l’attention permet d’être vraiment vigilant pendant 20 minutes seulement. Au bout de 20 minutes de révisions (en ne faisant évidemment que cela), il convient de s’arrêter et se demander alors : qu’est-ce que j’ai retenu ? »
A éviter
« Essayer d’ingurgiter des pages de cours pendant des heures. Garder son smartphone près de soi pendant les révisions, au risque de céder à un plaisir plus immédiat que les leçons. »
Dire, lire, dessiner, chanter…
« Les fameuses « petites fiches » sur lesquelles le cours est résumé et organisé correspondent très bien à certains élèves, mais cela reste des mots. D’autres préfèrent les cartes des idées ou cartes heuristiques, sur lesquelles toute la structure de ce qu’il faut retenir est organisée autour d’un mot, qui permettra de retrouver ensuite toute l’information utile. Pour d’autres encore, cela va passer par le dessin ou par l’oral : raconter ce que l’on a retenu à un enregistreur vocal – et se réécouter en vérifiant si c’est correct – peut aider à mémoriser plus facilement une leçon. Enfin, certains enseignants utilisent l’air d’une chanson que les enfants aiment bien pour faire mémoriser un cours. L’élève peut essayer ceci par lui-même avec une chanson qu’il aime bien. L’essentiel est de respecter ce qui nous va. »
Inutile
« Laisser défiler une bande son avec un cours ou une récitation à apprendre pendant son sommeil ne permet pas de l’inscrire dans sa mémoire. C’est un « neuro-mythe » ! »
Parents et enseignants jouent un rôle essentiel
« On ne peut pas regarder le cerveau, et les mécanismes d’apprentissage et de mémorisation sous le seul zoom des neurosciences. Les recherches scientifiques prouvent que l’environnement joue un rôle très important sur le développement des fonctions cognitives. Il est très important pour tout le monde et encore plus pour l’enfant, puisqu’il faut à peu près 25 ans pour que tout ce qui relève de la gestion des émotions soit mature. L’environnement le plus favorable est celui dans lequel l’enfant grandit dans une famille porteuse et est entouré d’enseignants bienveillants.
A l’inverse, sanctionner une « réponse fausse » peut, par exemple, déboucher sur un retrait de l’élève, qui n’essaiera plus de répondre pour tenter de préserver son estime de soi. Une habitude à l’échec – « je ne vais pas y arriver » – peut aussi s’installer et il est difficile de modifier cette représentation.
Il est très important de redonner son statut à l’erreur, qui joue un rôle essentiel dans l’apprentissage. L’erreur est une production du cerveau qui doit être réfléchie et travaillée. Il n’y a pas d’apprentissage sans erreur. En sanctionnant l’erreur, on sanctionne une fonction cognitive. »
Pour aller plus loin : Les neurosciences au cœur de la classe, sous la direction de Pascale Toscani
Apprendre avec un bruit de fond

Les neurosciences au coeur de la classe
« Pour certains, un fond musical ou le bruit de fond d’un café peut agir comme un filtre de vigilance attentionnelle et permet de mieux se concentrer que dans le calme absolu. Pour savoir si une légère ambiance sonore nous aide à réviser, il faut tout simplement tenter l’expérience. »
Nuisible
« Lire son cours pendant que sa musique préférée fait trembler les murs de sa chambre n’a jamais permis à personne de retenir quoi que ce soit. »
Avoir son compte de sommeil
« Si l’on n’a pas sa dose de sommeil paradoxal, c’est peine perdue pour la consolidation des apprentissages. En effet, pendant cette phase du sommeil, le cerveau est très actif : il fait le ménage, c’est-à-dire, traite, jette et organise les informations qu’il a intégrées. Pour qu’un élève n’en manque pas, il lui faut cinq à six cycles de sommeil chaque nuit, soit autour de 8 à 9 heures de sommeil. »
Nuisible
« Se coucher tard et se lever tôt. Les élèves qui ont seulement quatre cycles de sommeil pendant la nuit vont avoir des troubles de l’apprentissage et de la mémoire. Il suffit pour cela de manquer de deux cycles de sommeil par nuits pendant plusieurs semaines. Et le sommeil manquant ne se récupère pas en faisant une grasse matinée le week-end ! »
Reposer son cerveau deux heures par jour
« De même qu’il a besoin du sommeil paradoxal la nuit, le cerveau a besoin d’une période d’au moins deux heures de repos pendant la journée pour pouvoir travailler intensément au tri des informations. Comment peut-on mettre son cerveau au repos ? En faisant en sorte qu’il ne soit pas sollicité par l’extérieur. Rêver, imaginer, être un moment seul avec soi-même, prendre conscience de son existence, colorier, tricoter : voilà le type d’activités absolument nécessaires au cerveau pour lui permettre de digérer tout ce qu’il engrange. »
Nuisible
« Passer deux heures connecté sur Internet ou à jouer sur un écran avec l’idée de reposer son cerveau ne fonctionne pas. Au contraire, celui-ci est alors très sollicité. Quand un élève passe plus de deux heures par jour devant un écran, cela crée une charge mentale importante dont il n’a pas conscience. Il risque rien de moins que le burn-out. »
« 100 fois sur le métier remettez votre ouvrage.Polissez le sans cesse et le repolissez »Vieille maxime qui a toujours réussi.
Revenez à des classes à 3 ou 4 cours et si possible avec le même enseignant pendant plusieurs années pour plus d’efficacité