Seuls 20% des jeunes n’ont pas le baccalauréat. Les résultats définitifs publiés mercredi 14 mars par la Direction de l’évaluation et de la performance (Depp) viennent confirmer les chiffres provisoires donnés pendant l’été 2017. Ainsi, la proportion de bacheliers dans une génération, augmente très légèrement (+ 0,3 point), se maintenant autour de la barre des 80%, longtemps considérée comme un objectif politique par l’Éducation Nationale.
80% d’une classe d’âge diplômée : un long processus historique
Si ce taux reste stable depuis 2014, il est cependant le résultat d’un long processus de « démocratisation du bac », qui s’est amplifié en 1985, à l’initiative de Jean-Pierre Chevènement. A l’époque, le ministre socialiste déclare vouloir “amener 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat”, il crée alors le baccalauréat professionnel.
En résulte une période de croissance du nombre de bacheliers qui durera jusqu’en 1995, avant de s’essouffler. De 1995 à 2008, la proportion de bacheliers atteint un seuil et oscille autour de 62 % à tel point que Xavier Darcos, alors ministre de l’’Éducation Nationale, annonce l’abandon de l’objectif de 80%.
Ce n’est qu’en 2009, après l’instauration de la session de rattrapage du baccalauréat professionnel, que la proportion de jeune d’une classe d’âge ayant le bac finit par reprendre sa hausse, avec une augmentation de 3 points. Enfin, entre 2010 et 2012, la réforme de la voie professionnelle permet d’obtenir le baccalauréat en 3 ans et non plus en 4 ans, ce qui entraîne un bond de 13 points. On approche alors de très près la fameuse barre des 80%. Ainsi, durant les 30 dernières années, la proportion de bacheliers d’une classe d’âge est passée de 26% à 79%.
Un taux de réussite en légère baisse
En 2017, le taux de réussite au baccalauréat est de 87,9%. Les candidats aux bacs généraux et technologiques sont 90% à obtenir le diplôme et les lycéens de la voie professionnelle, 81.5%. Dans la filière générale, qui concentre plus de 50% des élèves de terminale, la réussite est en baisse de 0.9 points comparée à la session 2016. Des résultats imputables à la série ES, qui perd cette année 2.3 points et repasse sous la barre des 90%.

Champ : France métropolitaine et DOM hors Mayotte jusqu’en 2010, y compris Mayotte ensuite.
Source : MEN-MESRI-DEPP, Système d’information Ocean-Safran.
Réf. : Note d’information, n° 18.03. © DEPP
Cette baisse de la réussite s’accompagne également d’un recul de la proportion de mentions « Bien » et « Assez bien » : elles ont été attribuées à 40,3 % des présents à la session 2017, contre 42,6 % l’année précédente.
Malgré tout, les bacheliers généraux obtiennent plus que tous les autres leur diplôme avec mention « Bien » ou « Très bien » : ils sont 30% à obtenir une moyenne supérieure à 14/20 alors que leurs camarades des filières technologiques sont 14% et ceux des filières professionnelles près de 12%.
Pourtant, penser que seuls les bacheliers scientifiques auraient le monopole de la mention s’avère inexact. La filière technologique TMD (Technique de la Musique et de la Danse), ultra sélective puisqu’elle n’accueillait que 317 élèves en 2017, voit 17% de ses candidats décrocher une mention Très Bien. C’est presque autant que la filière scientifique, (17,2%), championne en la matière. Cette formation qui prépare aux métiers de la scène détient en outre le record en matière de mentions puisque seuls 20% de ses élèves de terminale quittent le lycée sans en obtenir.
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