Pauline Brionne-Gaubert, de l’Office national de garantie des séjours et stages linguistiques.

Pauline Brionne-Gaubert, de l’Office national de garantie des séjours et stages linguistiques.

Un voyage scolaire ou un séjour linguistique, bien que très utile pour aider les élèves à s’améliorer dans une langue, ne s’improvise pas. En organisant un tel événement seul, un enseignant est susceptible de rencontrer quelques difficultés à trouver un hébergement, à coordonner les activités, ou à sélectionner un mode de transport adéquat. D’où l’importance de s’adresser plutôt à un organisme reconnu et agréé par l’Office national de garantie des séjours et stages linguistiques.

A quelques jours du 7e Salon des séjours linguistiques et des voyages scolaires, qui aura lieu à Paris le 17 mars au Lycée Henri IV, Pauline Brionne-Gaubert, responsable du groupe “voyages scolaires éducatifs” de l’Office, nous explique comment organiser un voyage éducatif réussi.

Pourquoi est-ce préférable pour un prof de passer par un organisme spécialisé dans les voyages scolaires ?

Passer par un organisme habilité, immatriculé et assuré donne à l’enseignant le confort de l’organisation dans son ensemble : un tel service va gérer tout le côté pratique de l’organisation d’un voyage, et conseiller le prof sur les différents éléments de son voyage – le transport, l’hébergement, le programme de visite, des guides professionnels sur place, et les assurances que l’établissement peut souscrire pour se couvrir.

Voyage scolaire - Photo CC - Pixabay

Voyage scolaire – Photo CC – Pixabay

Cette coordination des différents éléments du voyage apporte au prof organisateur un certain confort, et surtout, lui permettent en cas de problème avant de partir de ne pas avoir à gérer la suite. On a déjà vu des profs réserver par eux-mêmes leurs billets d’avions ou de trains, ou leur séjour sur place, et ne pas pouvoir partir à cause d’une grève ou d’intempéries… Difficile pour eux, dans ces cas là, de gérer ce problème de transports ou le séjour sur place, sans y perdre des plumes.

Alors que certains prestataires peuvent retenir des frais importants en cas d’annulation à la dernière minute, des organismes labellisés et spécialisés, comme ceux agréés par l’Office, ont noué des partenariats avec des correspondants dans les différents pays, et en cas de problème, essaient avec ces derniers de trouver un moyen de transport de substitution, et de gérer le séjour sur place – quitte à reporter le voyage d’un jour. Le professeur, lui, n’a dans ce cas là qu’à gérer son groupe d’élèves, et n’a pas à gérer le côté technique du voyage.

Quels services un organisme agréé fournira-t-il avant et pendant le voyage ?

Un organisme de voyage scolaire donne des conseils sur le mode de transport, en fonction de la taille du groupe, de la destination ou de ce qui est prévu sur place. Le mode d’hébergement est aussi au menu des points abordés, là encore en fonction de ce que l’enseignant prévoit de faire lors du séjour : s’il y a une consonance linguistique, l’organisme conseillera plutôt l’hébergement en famille que l’hôtel ou l’auberge de jeunesse, par exemple.

Il est aussi possible de proposer au prof des suggestions de visites (et d’en organiser pour lui) – de musées, mais aussi d’entreprises, ou d’ateliers ludiques ; par exemple, un atelier mosaïque en Espagne, un atelier cuisine ou de danse… L’idée est de proposer un programme cohérent, en lien avec une thématique, et de permettre à l’enseignant de ne pas perdre de temps. Il n’aura qu’une seule chose à gérer, la plus importante : le côté pédagogique du voyage. Il pense seul le contenu éducatif du séjour, mais l’organisme peut le conseiller et l’aider. Passer par un organisme agréé est très important avant le départ, mais aussi pendant – il demeure joignable 24h sur 24, et reste en soutien en cas de problèmes potentiels.

Beaucoup d’enseignants continuent-ils d’organiser des voyages scolaires seuls ?

Le château de Guédelon : un véritable voyage dans le temps. / Photo Fabien Soyez

Le château de Guédelon : un véritable voyage dans le temps. / Photo Fabien Soyez

Il y en a de moins en moins, principalement car les établissements publics passent bien souvent par des appels d’offres… Mais certains professeurs continuent à organiser eux-mêmes leurs voyages, car ils ont toujours fait ainsi, c’était comme ça avant, et ils ont du mal à faire confiance à un organisme tiers et à lui déléguer quelque chose. Ils ne prennent hélas peut-être pas en considération le fait qu’en cas de couac, ils prennent le risque de devoir tout gérer seuls, notamment l’aspect financier qui en découle. Un organisme labellisé, c’est aussi la possibilité de souscrire une assurance annulation en cas d’empêchement – a fortiori actuellement, dans une période marquée par des attentats survenus un peu partout en Europe.

Actuellement, quelles sont les destinations étrangères et les thématiques les plus prisées par les enseignants ?

Il y a encore 3 ans, c’était vraiment la Grande-Bretagne qui était le leader des destinations – aujourd’hui, elle demeure une destination phare, mais suite au Brexit et aux attentats de Londres, les voyages scolaires ont un peu freiné vers l’Angleterre. La capitale est un peu délaissée, pour les autres régions alentour. Actuellement, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne tirent leur épingle du jeu et constituent des destinations privilégiées.

Au menu des nouvelles destinations, l’Europe Centrale constitue une niche très prisée, notamment la Pologne, la Belgique et les Pays-Bas. Le Portugal et l’Irlande fonctionnent bien aussi. Se développent aussi des voyages scolaires vers les pays scandinaves et l’Islande, qui commence à attirer les groupes.

Du côté des thématiques pédagogiques, les enseignants ont de plus en plus tendance à collaborer avec les autres professeurs accompagnants, afin de concevoir un programme pluridisciplinaire, et d’explorer un sujet à travers différentes disciplines (EPS, langue, arts, cuisine, littérature, histoire…), afin de découvrir un pays autrement que par les monuments, mais aussi au travers d’activités variées. Une thématique principale abordée sous un angle ludique est souvent choisie – par exemple, le Moyen-Âge en Bourgogne, la Grande-Bretagne d’Agatha Christie ou de Harry Potter, le Barcelone de Gaudí, le développement durable en Islande, ou encore l’industrie automobile en Allemagne… Un organisme agréé, par exemple par l’Office, est aussi très utile pour monter un voyage de A à Z autour d’une telle thématique.